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périménopause

Périménopause : l’essentiel pour comprendre et apaiser les changements hormonaux à l’oeuvre

Les idées clés

  • La périménopause survient plusieurs années avant la ménopause, parfois 10 ans auparavant !
  • Une femme en périménopause continue d’ovuler et reste fertile, bien que ses cycles soient plus irréguliers.
  • Lors de la périménopause, c’est la progestérone qui chute la première, ce qui peut raccourcir les cycles et provoquer un syndrome prémenstruel plus marqué.
  • Les oestrogènes suivent ensuite, rendant l’ovulation plus rare et les cycles plus longs, jusqu’à leur arrêt définitif à la ménopause.
  • On peut soulager les symptômes de la préménopause et de la ménopause grâce à un traitement hormonal de la ménopause bien mené et/ou des options plus naturelles.
  • 🎧🎞  On a aussi creusé ce sujet passionnant de la périménopause en podcast avec l’une des spécialistes du sujet, l’endocrinologue canadienne Jerilynn Prior ! Elle apporte un éclairage hyper précieux sur cette phase de transition, les bouleversements hormonaux à l’oeuvre (notamment du côté de la progestérone) et le traitement hormonal que l’on peut mettre en place. Il est hyper complémentaire à cet article, n’hésitez pas à l’écouter !

    Si le concept de la ménopause est généralement assez clair pour tout le monde (il s’agit de l’arrêt des règles et surtout du cycle menstruel), celui de la péri ménopause est souvent plus flou : on ne sait pas réellement quand elle débute, ce qu’elle englobe et comment elle se manifeste.

    Pourtant, la périménopause est une étape très importante dans la vie d’une femme, qui, spoiler alert, peut démarrer dés la fin de la trentaine ! Avec, à la clé, un SPM assez vénère, des cycles irréguliers et des règles un peu différentes. En clair, on reconnaît de moins en moins notre cycle :s, et ça peut être déroutant quand on n’est pas consciente de la raison hormonale derrière ces changements. Bref, dans ce qui suit, on fait le point avec vous sur ce sujet passionnant 🙂



    définition

    Qu’est-ce que la périménopause ?

    La périménopause est la période de transition entre le déroulé « normal » du cycle menstruel et son arrêt définitif, aka la ménopause, soit l’arrêt des cycles pendant au moins 1 an. Il faut savoir que cette transition, durant laquelle le cycle menstruel s’arrête progressivement, peut durer plusieurs années, entre 2 et 10 ans avant la ménopause !

    Quelle est la différence entre préménopause et périménopause ?

    Les deux termes sont très souvent utilisés de manière interchangeable, mais ils sont légèrement différents :

    • La préménopause désigne le moment où le cycle commence un peu à dérailler et à devenir moins régulier, durant lequel on peut expérimenter les premiers symptômes de la périménopause, sans qu’ils ne soient trop présents. Mais on sent que notre cycle menstruel est impacté !

    • La périménopause est en fait le terme plus médical, qui englobe la préménopause, la ménopause, mais aussi la première année après l’arrêt des cycles menstruels, donc après la ménopause.


    âge périménopause

    À quel âge commence la périménopause ?

    L’âge moyen de la ménopause est de 51 ans, ce qui signifie que la périménopause peut démarrer 10 ans avant, dès 40 ans en moyenne. Certaines femmes peuvent d’ailleurs entrer en périménopause plus tôt, tandis que d’autres ne la connaîtront qu’à 45-50 ans.

    En effet, le timing de la périménopause dépend des femmes ! Il aurait un caractère héréditaire et génétique, mais certaines habitudes de vie comme le tabagisme ou certains traitements comme la chimiothérapie peuvent aussi avancer l’âge de la périménopause.

    Il est important de distinguer périménopause et insuffisance ovarienne précoce (IOP) : si la première suit le timing « normal » de l’arrêt définitif du cycle, la seconde désigne plutôt un épuisement de la réserve ovarienne qui arrive de manière prématurée, parfois avant 40 ans.

    La ménopause est l’arrêt naturel, progressif et inéluctable de la fonction ovarienne lié au vieillissement, tandis que l’IOP est l’arrêt prématuré de cette même fonction ovarienne (dû à diverses causes). Pourtant, l’insuffisance ovarienne précoce ne signe pas forcément la fin de la fertilité, car on peut continuer à ovuler même avec un stock réduit, et il arrive, parfois, que l’ovulation reprenne (dans 3 à 10% des cas).


    Que se passe-t-il durant la périménopause, au niveau des hormones ?

    Tout débute avec la chute de la progestérone…

    Quand il est question de ménopause ou de périménopause, on a tendance à tout de suite blâmer la chute des oestrogènes. Pourtant, ce ne sont pas les premières hormones à baisser, puisque c’est finalement du côté de la progestérone qu’il faut se pencher en premier lieu.

    En effet, lorsque l’on entre en périménopause, l’ovulation est de moins bonne qualité, car les ovocytes commencent à vieillir. Or, pour info/rappel, la progestérone est sécrétée par le corps jaune après l’ovulation ! Le corps jaune est ce qu’il reste du follicule, une fois que l’ovule a été expulsé : si sa qualité est altérée, il sera moins « vaillant » pour produire assez de progestérone.

    C’est la raison pour laquelle les cycles menstruels ont tendance à se raccourcir au début de la périménopause : la phase post-ovulatoire est supposée durer entre 11 et 16 jours, grâce à la progestérone ; si elle n’est pas sécrétée de manière suffisante, sa production se tarit plus tôt que prévu. Or, la progestérone est celle qui maintient l’endomètre en place ! Si elle vient à manquer, l’endomètre (ou la muqueuse utérine), se détache plus tôt et les règles surviennent plus rapidement.

    De plus, la progestérone, au delà de nous permettre de maintenir une grossesse, a de nombreux impacts sur notre santé physique et mentale :

    • Elle a des vertus apaisantes

    • Elle relaxe nos muscles

    • Elle participe à notre santé cardio-vasculaire et osseuse

    Entre autres ! C’est ce qui explique qu’on puisse expérimenter des symptômes liés à cette insuffisance en progestérone en périménopause, avec notamment un syndrome prémenstruel plus marqué, des maux de tête, des douleurs utérines, des troubles de l’humeur, des difficultés d’endormissement ou des réveils nocturnes, un certain brouillard mental, une anxiété accrue, etc.

    Surtout que, pendant ce temps, les oestrogènes ont tendance à augmenter, ce qui accentue le déséquilibre hormonal.

    Pour reprendre la distinction périménopause / pré ménopause, on pourrait dire que cette première phase de la périménopause correspond à la préménopause.

    chute oestrogènes

    … Et se poursuit avec la chute des oestrogènes

    Une fois cette première phase de la périménopause passée avec une progestérone en berne, c’est au tour des oestrogènes de se raréfier. En effet, plus on approche de la ménopause, plus la production d’oestrogènes est ralentie : c’est normal, car on a moins de follicules ovariens qui se lancent dans la course à l’ovulation et leur qualité peut être amoindrie.

    Ainsi, les ovulations sont plus rares et, après s’être raccourcis, les cycles s’allongent. Lorsque l’on fait un bilan sanguin, la FSH est élevée (le cerveau essaie de sur-stimuler les ovaires en leur envoyant une grosse dose de cette hormone) et les oestrogènes ne suivent pas, car les ovaires sont en bout de course et font la sourde oreille.

    Au bout de plusieurs années, le cerveau s’épuise lui aussi et les ovulations stoppent définitivement : c’est la ménopause.


    symptômes périménopause

    Quels sont les symptômes de la périménopause ?

    Comme on l’a dit précédemment, lorsque la périménopause commence à s’installer, on expérimente d’abord les symptômes d’une carence en progestérone.

    Ainsi, les cycles menstruels peuvent devenir irréguliers, se raccourcir, puisque la progestérone n’est pas sécrétée de manière suffisante pour maintenir l’endomètre. Les règles peuvent devenir plus ou moins abondantes et le SPM peut être majoré, on l’a dit, avec une plus grande irritabilité, des troubles du sommeil, de la fatigue avant les règles, des menstruations douloureuses, etc.

    Plus les années passent, plus les oestrogènes viennent à manquer et cette carence s’ajoute à celle de la progestérone. Les femmes peuvent alors expérimenter des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, une prise de poids inexpliquée, des insomnies, une sécheresse vaginale, une peau plus relâchée et plus fine, etc. Par ailleurs, les oestrogènes ont également de nombreux rôles à jouer pour notre santé globale, notamment sur notre système cardiovasculaire et ostéo-articulaire, ce qui explique que beaucoup de femmes souffrent de problèmes d’ostéoporose à la ménopause.

    Et là encore, ces symptômes peuvent survenir bien des années avant l’arrêt définitif des cycles !


    fertilité peri ménopause

    Est-ce que la périménopause signifie la fin de la fertilité féminine ?

    Bien que le cycle soit perturbé et que les ovulations soient plus rares ou anarchiques, elles se produisent toujours. Cela signifie qu’on peut tout à fait tomber enceinte pendant la périménopause ! Si on souhaite avoir un enfant, il peut alors être intéressant de pratiquer la symptothermie : cette méthode d’observation du cycle permet de repérer son ovulation et sa fenêtre fertile, et donc de ne pas « rater le coche », ce qui est d’autant plus important que le cycle devient irrégulier, plus court puis plus long.

    Les professionnels de santé recommandent d’ailleurs aux femmes dont le cycle commence à dysfonctionner et qui sont en périménopause de continuer de prendre un moyen de contraception si elles ne souhaitent pas avoir d’enfant. Là encore, la symptothermie peut aider, en évitant les rapports sexuels à risque pendant la fenêtre de fertilité 🙂


    Comment gérer et apaiser la périménopause ?

    Bien que les symptômes ne soient pas forcément les mêmes pour tout le monde, ni vécus avec la même intensité, cette période de transition qu’est la péri ménopause peut causer certains désagréments qui peuvent perturber la vie quotidienne. Il existe heureusement des solutions, qu’elles soient médicamenteuses ou naturelles, pour apaiser tout ça 🙂

    traitement hormonal substitutif de la ménopause

    Traitement hormonal de la ménopause (THM)

    Le THM ou traitement hormonal de la ménopause permet de soutenir les hormones féminines (œstrogènes et progestérone), qui sont ô combien importantes pour notre santé générale, mais qui viennent à manquer une fois le cycle menstruel à l’arrêt (ou en cours d’arrêt). A noter qu’il est très important de choisir des hormones bio-identiques, dont la structure moléculaire est proche de nos hormones naturelles : elles seront ainsi plus efficaces et bénéfiques ! En effet, la progestérone de synthèse contenue dans la pilule ou les stérilets hormonaux que l’on propose parfois aux femmes en péri ménopause n’a pas du tout les effets positifs des hormones naturelles ou bio-identiques.

    Pour info, on parlait avant de traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS), et ces termes sont en train d’être abandonnés, car ils donnaient l’impression que l’approche était de remplacer les hormones, alors qu’il s’agit plus d’un traitement propre à chaque femme et à ses symptômes. Il y a, depuis quelques années, un glissement sémantique vers les termes « traitement hormonal de la ménopause » et on utilise de moins en moins ceux de « traitement hormonal substitutif ».

    Par ailleurs, de plus en plus de THM privilégient les hormones bio-identiques, en tout cas en France (on parle souvent de « THM à la française« ), au détriment des hormones synthétiques, qui visaient à remplacer les hormones du cycle par des oestrogènes et de la progestérone de synthèse, très différentes de nos vraies hormones sur le plan moléculaire : ce traitement n’a donc pas tout à fait les mêmes effets et résultats, et n’est pas dépourvu d’effets secondaires (spotting, rétention d’eau, possible prise de poids, nausées, troubles digestifs, etc.).

    Quoi qu’il en soit, la mise en place d’un traitement hormonal de la ménopause se fait généralement au cas par cas, car il peut être différent d’une femme à l’autre. Il est généralement conseillé de réévaluer son utilité et son efficacité tous les ans.

    solutions naturelles périménopause

    Solutions naturelles

    Outre cette solution hormonale (voire en complément), vous pouvez aussi vous tourner vers des options plus naturelles pour accompagner cette période de transition.

    Si vous souhaitez travailler sur votre carence en progestérone, il est possible d’opter pour des plantes comme l’alchémille ou l’onagre, ou encore de travailler sur votre stress (l’hormone du stress, le cortisol, « vole » les ressources nécessaires à la synthèse de progestérone), entre autres. Si vous le souhaitez, on a créé un mini-programme pour soutenir votre progestérone après l’ovulation 🙂

    Du côté des plantes et des compléments alimentaires, vous pouvez vous tourner vers le trèfle rouge et le bourgeon de pommier, ainsi que la DHEA pour soutenir les oestrogènes, l’actée à grappes noires, l’onagre ou l’hydrolat de menthe poivrée pour soulager les bouffées de chaleur, ou encore des plantes adaptogènes pour réguler votre système nerveux 🙂

    Attention : n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin et à bien lire les contre-indications avant de prendre des plantes 😉

    Le calcium et la vitamine D sont également recommandés pour la santé osseuse, particulièrement importante à cette période, tout comme le magnésium, qui va aussi agir sur le système nerveux. Les vitamines du groupe B sont également souvent incluses dans les formules pour la périménopause pour leur rôle dans l’énergie et l’humeur.

    Last but not least, l’activité physique est hyper importante ! Elle permet de réduire l’anxiété, le brouillard mental et permet une bonne santé osseuse et cardiovasculaire 🙂


    questions fréquentes

    Questions fréquentes

    Pour savoir si vous êtes en périménopause, il est important de prêter attention à vos symptômes, d’observer votre corps et votre cycle. Vous pouvez éventuellement tenir un carnet pour repérer les symptômes et leur récurrence au fil de vos cycles 🙂 (on vous propose un super carnet dans le Moody Club, qui permet de tracker l’ensemble des symptômes prémenstruels mais aussi de périménopause !).

    Si vous pratiquez la symptothermie, vous pourrez d’abord constater que votre phase post-ovulatoire est plus courte et/ou que vos dates d’ovulation sont plus irrégulières. Ensuite, plus vous approcherez de la ménopause, vous pourrez observer des ovulations de plus en plus espacées, voire des cycles anovulatoires.

    Non, mais la pilule contraceptive peut masquer les symptômes de la périménopause et donner une impression de cycle régulier. La prise d’hormones recrée artificiellement le cycle menstruel, même si les ovaires ont cessé de fonctionner ou en tout cas s’ils fonctionnent moins bien !

    Par ailleurs, la pilule n’a pas d’impact sur l’âge de la ménopause car elle n’influence pas vraiment notre stock d’ovocytes : en effet, elle n’épargne que quelques centaines d’ovocytes sur une réserve qui en contient bien plus, et de toute façon, ces ovocytes subissent aussi les effets du temps. C’est le phénomène d’atrésie folliculaire, c’est-à-dire de mort naturelle des cellules que sont les follicules, qui expliquent la baisse de la réserve ovarienne avec le temps. Les quelques 400 ovules que l’on libère au cours de sa vie quand on ne prend pas la pilule ne comptent quasiment pas dans ce phénomène !

    Les deux termes sont parfois employés de manière interchangeable, mais ils sont un peu différents, puisque la périménopause est en fait le terme médical qui comprend toute la phase durant laquelle le cycle commence à montrer des signes de fatigue, la ménopause (l’arrêt des règles et des cycles) et l’année qui suit la ménopause.

    La préménopause peut correspondre à la première phase de la périménopause.

    Les règles changent généralement pendant la périménopause et peuvent être plus longues ou plus courtes, éventuellement plus douloureuses. Cela est assez propre à chaque femme 🙂


    On espère que ce tour d’horizon sur ce qu’est la périménopause vous a davantage éclairées sur cette étape de transition dans la vie d’une femme, quand le fonctionnement habituel de notre cycle menstruel se retrouve un peu chamboulé, avec tous les symptômes et désagréments pas toujours cools dont on s’affranchirait parfois bien 🙂

    Vous l’aurez compris, la périménopause peut démarrer bien avant l’arrêt définitif du cycle et c’est tout à fait normal : ce processus prend plusieurs années, années durant lesquelles vous restez fertile et pouvez entamer une grossesse si tel est votre souhait 🙂 Et heureusement, on peut retrouver une palette d’outils, hormonaux ou naturels, pour mieux passer cette étape 🙂

    Qu’en pensez-vous ? Saviez-vous tout ça sur la périménopause ? Et pensez-vous vous trouver, vous-même, dans cette phase de transition ? Dites-nous tout en commentaire !

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    Auteur/autrice de l’image

    Émancipées redonne aux femmes le contrôle sur leur cycle menstruel.

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