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Alcool avant test de grossesse positif : y a-t-il des risques pour le bébé ?

Les idées clés

  • L’alcool est interdit durant la grossesse, car le placenta ne filtre pas les molécules d’alcool : le bébé ingère donc tout l’alcool consommé par sa maman au cours de son développement dans l’utérus.
  • L’alcool est dangereux pour l’embryon puis pour le foetus, car il peut provoquer des malformations, des troubles cognitifs et du comportement, ainsi qu’un retard de croissance.
  • Néanmoins, le risque est minoré en tout début de grossesse, car il s’écoule plusieurs jours entre la fécondation et la nidation du bébé dans l’utérus.
  • Il est également important de limiter sa consommation d’alcool en pré-conception, pour les hommes comme pour les femmes.
  • En voyant notre test de grossesse positif, on a toutes vécu cet ascenseur émotionnel : la joie intense, puis la panique de se dire « oh non, mais j’ai fait la fête ce week-end, et j’ai bu de l’alcool !!!« . En effet, nous sommes généralement bien informées sur le fait que l’alcool est proscrit pendant la grossesse, en raison des risques qu’il pourrait faire porter à notre enfant à naître.

    Si des risques existent bel et bien, on tient néanmoins à vous rassurer : si vous apprenez votre grossesse dès votre retard de règles, votre bébé ne devrait pas être impacté par votre consommation d’alcool 🙂

    Dans cet article, on fait le point sur les risques de la consommation d’alcool pendant la grossesse, et on vous explique aussi pourquoi il ne faut pas vous torturer outre mesure si vous avez bu de l’alcool alors que vous étiez en tout début de grossesse sans le savoir 😉

    Donc si vous êtes très stressée, balayez vite le début de cet article, potentiellement anxiogène, et allez directement au paragraphe « Des risques néanmoins moins grands en tout début de grossesse » !



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    Pourquoi l’alcool est-il interdit pendant la grossesse ?

    Si l’alcool est interdit sur les 9 mois de grossesse, c’est pour une raison simple : le placenta, qui est l’interface de contact et d’échanges entre la mère et le bébé, ne filtre pas les molécules d’alcool.

    L’enfant à naître absorbe donc tout l’alcool qui est bu durant la grossesse, alors que son foie n’est absolument pas mature pour le métaboliser et le dégrader. Et cela, bien sûr, comporte plusieurs risques pour son bon développement.

    Ainsi, selon les recommandations officielles, il est impératif de ne pas boire d’alcool pendant toute la durée de la grossesse. En effet, aucun seuil minimum n’a été déterminé pour évaluer la quantité d’alcool ingérée qui devient délétère pour le bébé : donc dans le doute, on s’abstient ! Cela vaut d’ailleurs pour tous les types d’alcool : si le vin rouge, par exemple, est moins fort que le whisky, il contient toujours des molécules d’alcool.

    On est donc sur une lignée « tolérance zéro » avec une quantité nulle d’alcool pendant la grossesse, même s’il y a plus de souplesse pendant les premières semaines, puisque « le risque malformatif est très faible » à ce stade.


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    Alcool pendant la grossesse : quels sont les risques ?

    Des risques pour le bon développement du bébé

    L’ alcool est en effet une substance tératogène, c’est-à-dire qu’il a des conséquences néfastes sur le bon développement de l’enfant. Ainsi, la consommation d’alcool régulière et répétée l’expose à des malformations congénitales et peut nuire au développement des organes du fœtus, notamment le cœur, les reins, les yeux et les oreilles.

    Le bébé peut également souffrir de troubles du développement cérébral, car le cerveau est particulièrement sensible à l’alcool ! Une exposition prénatale peut entraîner des problèmes cognitifs, de langage, de motricité et de comportement à long terme.

    Enfin, l’alcool peut entraver la croissance du fœtus pendant la grossesse.

    On peut aussi parler du syndrome d’alcoolisation foetale (SAF), qui est la première cause de handicap intellectuel non génétique. Selon la Haute Autorité de Santé, « l’incidence du syndrome d’alcoolisation foetale en France serait de l’ordre de 1,3 ‰ naissances vivantes par an. » Il est important de noter que ce chiffre concerne spécifiquement les cas de consommation importante d’alcool pendant la grossesse, et non pas toutes les grossesses où il y a eu une consommation d’alcool 🙂

    Comme tout syndrome, il regroupe un ensemble de symptômes, comme le retard de croissance, les anomalies du système nerveux central, et le retard de croissance pendant ou après la grossesse. Il peut aussi se déceler par des traits faciaux caractéristiques (l’espace entre le nez et la lèvre supérieure qui reste plat, une lèvre supérieure fine, des yeux étroits, etc.). Le diagnostic du syndrome d’ alcoolisation foetale est toujours posé par l’équipe médicale.

    Durant la grossesse, boire de l’alcool en trop grande quantité peut également majorer le risque d’arrêt de grossesse précoce (la « fausse couche »), ou provoquer un accouchement prématuré, voire la mort du bébé à la naissance.

    Des risques néanmoins moins grands en tout début de grossesse

    Voici donc les risques présentés par les autorités de santé publique lorsque l’on consomme de l’alcool durant la grossesse (qui sont bien réels).

    Toutefois, l’idée de cet article n’est pas de vous faire stresser et on voudrait vous rassurer : ces risques sont minorés en tout début de grossesse. Mais pour que vous puissiez comprendre pourquoi, revenons sur ce qu’il se passe après la fécondation, lorsque le spermatozoïde a bien fécondé l’ovule pour donner vie à un embryon 🙂

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    Une fois créé, l’embryon met en réalité plusieurs jours (6-7 jours environ) pour migrer de la trompe utérine à l’utérus, avant de s’accrocher effectivement à la muqueuse au moment de la nidation. De la même manière, le trophoblaste, qui précède le placenta, ne se développe qu’à partir de la nidation !

    Ainsi, l’alcool ne peut pas véritablement atteindre votre enfant pendant ce temps suspendu durant lequel il « flotte » avant de s’accrocher à la paroi de votre utérus, puisqu’il n’y a pas encore d’échanges entre mère et enfant 🙂

    Par ailleurs, en tout début de grossesse, votre bébé est au stade de la division cellulaire, et c’est seulement à partir de la quatrième semaine de grossesse que les organes du bébé se forment et que les risques de malformations se présentent.

    Attention, ce n’est pas du tout une raison pour continuer à boire de l’alcool pendant votre grossesse, mais ne vous flagellez pas si vous avez accompagné votre repas d’un verre de vin rouge par exemple avant d’apprendre votre grossesse. Ne laissez pas la culpabilité gâcher cette jolie nouvelle 🙂


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    Alcool avant test grossesse positif : dans ce cas, que faire ?

    Arrêter dès qu’on a connaissance de sa grossesse

    Déjà, première chose : il est effectivement très important d’arrêter toute consommation d’ alcool dès que vous savez que vous êtes enceinte ! On se réjouit (oui, bien sûr, évidemment !!) mais on troque le le verre de vin, la bière ou autre pour un soft ou un mocktail (un cocktail sans alcool), et ce durant toutes les occasions festives qui pourront se présenter durant la grossesse. C’est pour la bonne cause 😉

    Et si vous avez peur de vous faire griller par vos amis et votre famille qui ne savent encore rien de votre « état », vous pouvez donner discrètement votre verre à votre +1, en verser un peu dans les plantes (pardon le ficus) ou encore prétexter que vous prenez un traitement médical incompatible avec l’alcool !

    L’alcool est une substance socialement admise et il peut être également un peu compliqué d’associer « convivialité » et « sobriété », mais promis, c’est possible, et sans passer pour une rabat-joie 🙂 Honnêtement, si vous dégainez votre meilleure recette de virgin mojito ou de gin-to sans alcool en soirée, vous allez plutôt passer pour une future maman très stylée 😉

    Cela vaut aussi pour les plats cuisinés qui pourraient contenir de l’alcool, comme un baba au rhum ou un boeuf bourguignon, par exemple : en effet, contrairement à une idée reçue, une partie de l’alcool reste présente même après cuisson (mais pas de panique, c’est minime !) (pour toutes ces questions pratico-pratiques sur quoi boire ou manger pendant la grossesse, rendez-vous dans le Mama Club !).

    Se rassurer

    Et surtout, surtout, encore une fois, ne vous torturez pas si vous avez bu de l’alcool avant d’apprendre votre grossesse, puisque, comme on l’a vu ensemble, il y a peu de chances que votre bébé en ait ingéré lui aussi 🙂 Une prise isolée (une fête avant un test positif par exemple) est généralement sans conséquence : toutefois, vous pouvez toujours poser la question à votre gynéco ou votre sage-femme si vous avez besoin d’être rassurée 🙂

    De plus, même si une étude a démontré que l’alcool pouvait avoir des effets néfastes dès le tout début de la grossesse, son auteur, Serge Mcgraw (chercheur en épigénétique et spécialiste en biologie de la reproduction au CHU Sainte-Justine) a également mis en lumière le fait que certains nutriments peuvent contrecarrer les effets de la consommation d’alcool en tout début de grossesse : la vitamine B12, la vitamine B9, la choline et bétaïne, qui sont « importants pour les mécanismes épigénétiques servant à contrôler l’expression des gènes« . Ce n’est pas une raison pour continuer à boire de l’alcool pendant la grossesse, mais c’est rassurant de savoir que les effets de l’alcool sont aussi minorés si on a une bonne hygiène de vie et si on a misé sur les bons nutriments 🙂

    Encore une bonne raison de bien prendre des multivitamines avant sa grossesse (on vous le rabâche suffisamment !!!).

    Car oui, outre l’ alcool, il est également important d’adopter aussi un mode de vie sain pendant toute sa grossesse. Il va être tout aussi important d’arrêter le tabac, certains compléments alimentaires, certaines plantes, certains aliments (notamment crus), par exemple. De la même manière, se complémenter en vitamine B9 (et bien la choisir !) est tout aussi crucial pour le bon développement neuronal de l’enfant, et ce, même avant sa conception.

    C’est d’ailleurs tout cela que l’on voit avec les futures mamans du Mama Club, notre programme d’accompagnement sur les 3 premiers mois de grossesse (que l’on sait parfois tellement stressants et anxiogènes, et durant lesquels on se pose 1000 questions !) 🙂


    L’importance de réduire aussi sa consommation d’alcool en préconception

    Si on parle beaucoup de la consommation d’alcool pendant la grossesse, on évoque assez peu la consommation d’alcool avant la grossesse et comment elle peut entraver les chances de concevoir !

    Pour les femmes

    Pour commencer, l’alcool perturbe le sommeil : il réduit notre temps de sommeil profond, mais aussi le sommeil paradoxal, qui nous permet de réguler nos émotions. Il peut aussi provoquer des réveils nocturnes et nous déshydrate. En résumé : oui, l’alcool peut nous permettre de nous endormir plus vite, mais on dort généralement moins bien. Et le sommeil, c’est le nerf de la guerre pour une bonne santé générale et reproductive 😉

    L’alcool vient aussi perturber tout notre équilibre hormonal : outre ses effets sur le sommeil et notre stress qui peuvent chambouler nos hormones, il vient surcharger le foie, qui est aussi un organe qui participe à la bonne dégradation des hormones usagées, comme les oestrogènes, par exemple.

    Enfin, l’alcool altère la qualité de nos ovules et de notre muqueuse utérine par son côté pro-oxydant et cela peut contribuer à réduire les chances de réussite d’un protocole PMA, et à augmenter le risque d’arrêt de grossesse précoce (« fausse couche »).

    Ce sont pour toutes ses raisons qu’on vous recommande (notamment dans le Fertility Club !), de réduire votre consommation d’alcool en pré-conception, surtout après l’ovulation, afin de favoriser les chances de nidation de votre bébé en cas de fécondation !

    Pour les hommes

    Ce conseil vaut aussi (et même encore plus) pour les hommes en désir d’enfant ! En effet, la consommation d’alcool peut également altérer la qualité des spermatozoïdes (le nombre, leur forme et leur vitalité) et le résultat d’un spermogramme. En effet, les molécules d’alcool viennent directement altérer l’ADN des spermatozoïdes, ce qui peut expliquer qu’ils aient du mal à féconder l’ovule, ou à créer des embryons normaux et viables. La réduction de la consommation d’alcool est d’ailleurs souvent recommandée dans les protocoles PMA 🙂

    Mais bonne nouvelle ! Il faut environ 3 mois pour fabriquer un spermatozoïde complet, apte à féconder : en quelques semaines de réduction de sa consommation d’alcool, on peut donc grandement améliorer la qualité de son sperme 😉


    Questions fréquentes

    Non, l’alcool ne fausse pas les résultats d’un test de grossesse : en effet, les tests de grossesse détectent la présence de l’hormone beta hCG dans l’urine ou le sang, et l’alcool n’interfère pas avec cette détection 🙂

    Oui, tout à fait ! En effet, l’alcool altère la qualité des ovules : même si l’ovulation se fait correctement, l’ovule peut présenter des anomalies empêchant sa fécondation. De plus, après l’ovulation, le follicule qui contenait l’ovule secrète de la progestérone : si sa qualité n’est pas optimale, il peut en sécréter moins et s’atrophier trop vite. Or, la progestérone est indispensable à la mise en place de la grossesse, notamment grâce à son action sur la muqueuse utérine, puisqu’elle vient la vasculariser et surtout, la maintenir en place pour favoriser la nidation et la nutrition de l’ enfant.

    L’alcool vient également directement altérer la muqueuse utérine, le rendant moins propice à l’implantation d’un embryon, en créant une inflammation et en empêchant sa bonne vascularisation et son bon épaississement.


    Vous avez maintenant toutes les cartes en main pour comprendre que oui, l’alcool est totalement interdit pendant la grossesse, mais que votre bébé ne sera pas forcément en grave danger si vous avez bu un peu d’alcool avant d’apprendre votre grossesse 🙂

    On tient donc à vous rassurer et également à vous dire que, si vous avez la moindre question ou le moindre doute, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre équipe médicale (sage femme, gynécologue, médecin), qui saura vous orienter, ou à nous rejoindre dans le Mama Club, on est vraiment là pour vous accompagner et vous rassurer pendant cette période potentiellement stressante qu’est le début de grossesse !

    Vous pouvez aussi nous poser vos questions sur ce thème en commentaires et nous, on en profite aussi pour vous féliciter chaudement pour votre grossesse !!!

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    Émancipées redonne aux femmes le contrôle sur leur cycle menstruel.

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