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hormone LH

Hormone LH : l’essentiel à connaître sur cette hormone clé de l’ovulation

Les idées clés

  • La LH, ou hormone lutéinisante, est une hormone clé de l’ovulation : son augmentation très rapide permet la rupture du follicule ovarien et la libération de l’ovule.
  • On peut procéder au dosage de la LH lorsque le cycle menstruel est irrégulier voire à l’arrêt, et/ou en cas d’infertilité.
  • La LH peut parfois être trop élevée (en cas d’insuffisance ovarienne ou de SOPK par exemple) ou trop basse (en cas de blocage au niveau cérébral, de prise de pilule ou de certains traitements médicaux, ou de grossesse !)
  • Dans ce cas, le médecin peut préconiser un traitement en fonction de la cause d’une LH « en dehors des clous », en complément d’ajustements d’hygiène de vie.
  • Les tests d’ovulation, qui se basent sur la détection de la LH, ne sont pas toujours fiables pour détecter l’ovulation (ou du moins difficiles à interpréter).
  • Quand on parle des hormones féminines, on pense essentiellement aux oestrogènes et à la progestérone, qui sont effectivement capitales pour notre équilibre hormonal, notre fertilité et notre santé globale.

    Mais il y a une hormone dont on parle peu, alors qu’elle a elle aussi une mission très importante dans notre cycle menstruel : il s’agit de la LH (ou hormone luténéisante, et luteinizing hormone en anglais, d’où son acronyme), dont le pic (la sécrétion brutale) déclenche l’ovulation ! Sans elle, aucune libération de l’ovule n’est possible et il est très important qu’elle soit sécrétée de manière suffisante… sans être trop élevée non plus !

    Dans cet article, on vous explique quelles sont les implications de la LH dans notre fertilité, et dans quels cas elle peut être trop haute ou trop basse. On va aussi revenir sur les fameux tests d’ovulation qui se basent sur la détection de la LH pour déterminer votre fenêtre de fertilité (spoiler, ils ne sont pas toujours très fiables !). Prêtes ? 🙂



    Quel est le rôle de la LH au cours du cycle menstruel ?

    La LH (ou hormone lutéinisante) fait partie des hormones cruciales de notre cycle menstruel, et donc, de notre fertilité. Elle fait partie des hormones gonadotrophines (c’est-à-dire les hormones qui régulent le fonctionnement des gonades – ovaires chez la femme et testicules chez l’homme – et qui sont produites par l’hypophyse, dans le cerveau), comme la FSH.

    Elle est sécrétée à un moment bien précis : la phase ovulatoire, et environ 16 heures avant l’ovulation proprement dite.

    Pour rappel, le cycle menstruel est scindé en 4 différentes phases :

    phases cycle menstruel
    • Les règles, au cours desquelles l’endomètre se détache et est évacué grâce aux saignements.

    • La phase pré-ovulatoire (ou folliculaire), durant laquelle le cerveau (et plus précisément l’ hypophyse, une petite glande de notre cerveau) envoie de la FSH aux ovaires pour faire maturer les follicules ovariens. En se développant, les follicules sécrètent des oestrogènes.

    • La phase ovulatoire, durant laquelle l’un des follicules se développe plus rapidement que ses petits camarades (c’est le follicule de De Graaf) et sécrète beaucoup d’oestrogènes : passé un certain seuil, l’ hypophyse envoie donc la LH en quantité maximale (on parle de « pic de LH ») pour permettre l’ovulation, c’est-à-dire l’expulsion de l’ovule hors du follicule.

    • La phase post-ovulatoire, durant laquelle l’ovule est capté par le la trompe utérine voisine et s’y « installe », en vue d’une potentielle fécondation par un spermatozoïde. Sa durée de vie est de 12 heures environ : s’il n’est pas fécondé dans ce laps de temps, il se désagrège. Son follicule devient lui le corps jaune, qui sécrète de la progestérone. Sans grossesse, il finit par s’atrophier et les règles surviennent maximum 16 jours après l’ovulation.

    pic de LH

    La sécrétion de la LH a donc un timing très précis et est orchestrée par le dialogue permanent entre l’hypophyse et nos ovaires. C’est son pic qui permet la rupture de la membrane du follicule et donc l’expulsion de l’ovocyte (qu’on appellera ovule dès qu’il aura quitté l’ovaire !). Sans pic de LH, pas d’ovulation ! C’est aussi elle qui permet la transformation du follicule rompu en corps jaune (jaune = luteum en latin, c’est la raison pour laquelle on parle d’ hormone lutéinisante ;))

    Autrement dit, c’est la LH qui est responsable de la sécrétion de progestérone, puisque c’est elle qui transforme le follicule en glande produisant cette hormone dès l’ovulation passée.


    Comment doser son taux de LH ?

    La LH étant une hormone très importante chez la femme (et chez l’homme aussi, d’ailleurs !), il peut arriver qu’on souhaite la doser, pour voir si son taux est suffisant ou non.

    Le dosage est réalisé chez la femme en cas de souci de fertilité, d’aménorrhée (absence de règles – lien), de suspicion de SOPK (syndrome des ovaires polykystiques) ou de périménopause, par exemple.

    L’ hormone lutéinisante est généralement dosée en début de cycle menstruel, entre le troisième et le cinquième jour des règles : elle est en effet à son niveau basal à ce moment-là et cela permet également de mesurer, en même temps, la FSH (une autre hormone hypophysaire permettant la maturation des follicules, on l’a vu), mais aussi les oestrogènes, ainsi que d’autres hormones si besoin (androgènes ou thyroïdiennes, par exemple).

    Le dosage ne se fait pas forcément le matin à jeun et est réalisé, de préférence, sur ordonnance de votre médecin, gynécologue ou sage-femme. Néanmoins, vous pouvez aussi faire doser votre LH sans ordonnance et dans ce cas, vous devrez régler l’examen (qui coûte une vingtaine d’euros, par hormone testée, si vous choisissez de tester FSH, oestrogènes, etc. en même temps).


    taux normal LH

    Quel est le taux normal de LH ?

    Le taux normal de LH varie selon les phases du cycle menstruel et la situation hormonale de la femme. Voici les valeurs de référence générales en UI/L (Unités Internationales par litre) :

    • Phase folliculaire : 2-12 UI/L

    • Phase ovulatoire : 10-75 UI/L (elle fait donc un pic brutal pour permettre l’ovulation)

    • Phase post-ovulatoire : 1-8 UI/L (la LH redescend car elle n’a plus de follicule à faire éclater – c’est littéralement le cas !)).

    En général le taux de LH en début de cycle est le même que celui de FSH, on dit qu’il y a un rapport de 1 à 1, ou alors une FSH légèrement plus élevée que la LH.

    Que signifie un taux élevé de LH ?

    Voici les cas de figure dans lesquels on peut observer un taux de LH élevé (même s’il faut bien sûr prendre en compte la phase du cycle à laquelle a été réalisée l’analyse, et le comparer à celui des autres hormones du cycle) :

    • Ovulation imminente : un taux élevé peut indiquer que vous êtes sur le point d’ovuler !

    • Une insuffisance ovarienne : lorsque les ovaires sont un peu paresseux et que la maturation des follicules ovariens peine à se faire, le cerveau essaie généralement de les sur-stimuler en envoyant un maximum de FSH et, dans une moindre mesure, de LH. Lorsque l’ovulation ne se fait pas du tout, la femme n’a pas ses règles et on parle d’aménorrhée au niveau ovarien. Dans ce cas, la LH et la FSH sont élevées, mais les oestrogènes restent bas. Cela peut aussi arriver en périménopause.

    • Un SOPK : les femmes atteintes de ce syndrome présentent souvent un rapport LH/FSH déséquilibré, avec une LH plus élevée que la FSH, ce qui peut perturber l’ovulation. En effet, dans ce cas, la LH reste constamment haute, sans véritablement faire de « pic ». Attention néanmoins, on peut avoir un SOPK sans que la LH ne soit impactée, et certaines femmes avec un SOPK ont une LH normale.

    • Une tumeur bénigne de l’hypophyse (qui sécrète la LH)

    • Pour les femmes qui suivent un parcours PMA, il faut savoir que le Clomid peut provoquer une augmentation de la LH. En effet, ce traitement leurre le cerveau, en lui « cachant » les oestrogènes sécrétés par les ovaires : il pense donc qu’il n’y a pas assez d’oestrogènes et que les follicules ne maturent pas. Pour contrer cela, il augmente sa sécrétion de FSH et de LH.

    Que signifie un taux bas de LH ?

    A contrario, voici ce que peut indiquer une LH un peu basse :

    • Que la prise de sang n’a pas été faite au bon moment, ou en tout cas hors de la phase ovulatoire

    • Une absence d’ovulation (et une aménorrhée), en raison d’un blocage au niveau de l’ hypophyse. Cela peut se produire en cas de stress intense (physique ou émotionnel), de masse grasse trop faible, de problème de thyroïde, etc. Le cerveau dans ce cas, estime qu’une grossesse ne pourrait pas être menée à bien et bloque la sécrétion de LH et de FSH menant à l’ovulation.

    • Une grossesse éventuelle, si la FSH est également basse mais que les oestrogènes et la progestérone sont élevés. Cette dernière inhibe en effet la sécrétion de LH, empêchant qu’une ovulation ait lieu alors qu’on est déjà enceinte !

    • Cela peut aussi se produire en cas de prise de médicaments, comme certaines pilules combinées ou progestatives, les corticoïdes, les antagonistes et agonistes à la GnRH. La GnRH est l’hormone envoyée par l’hypothalamus, le chef de l’hypophyse, pour lui commander d’envoyer de la FSH et de la LH.


    gynécologue

    Que faire en cas de LH trop haute ou trop basse ?

    La question qui se pose ensuite si les résultats du dosage de la LH révèle qu’elle sort des fourchettes des laboratoires est « que dois-je faire pour la booster ou la faire baisser ?!« .

    Premièrement, on attire vraiment votre attention sur la nécessité de faire un test hormonal complet, incluant FSH, estradiol (oestrogènes) et d’autres paramètres, qui peuvent aider à interpréter votre taux de LH selon votre contexte. Si vous avez des doutes ou des symptômes associés (cycles irréguliers, absence d’ovulation, troubles menstruels, problèmes de fertilité), une consultation médicale est essentielle !

    En effet, travailler sur sa LH ne s’improvise pas et il est essentiel de creuser avec votre médecin. Il pourra trouver la cause de votre LH trop basse ou trop élevée et vous proposer un traitement en fonction, hormonal ou non.

    En revanche, on a vu ensemble que l’hygiène de vie (et notamment le stress, l’excès de sport et la masse graisseuse) peut jouer sur la LH : dans ce cas, vous pouvez également travailler sur votre sphère émotionnelle, votre pratique sportive et votre alimentation pour retrouver une ovulation de qualité et une LH dans les clous. Si vous souhaitez être accompagnée dans ce sens, le Fertility Club vous est ouvert ! 🙂


    test d'ovulation hormone LH

    Hormone LH et tests d’ovulation pour repérer l’ovulation et la période de fertilité

    On ne peut pas parler de l’hormone lutéinisante sans évoquer les tests d’ovulation, qui sont très souvent utilisés dans le cadre des essais bébé, pour ne pas « louper le coche » ! En effet, la LH est l’hormone détectée par les tests d’ovulation : quand elle est haute, et donc qu’en théorie, on s’apprête à ovuler, le test d’ovulation est positif.

    Le « hic », c’est que les tests d’ovulation ne sont pas toujours fiables, pour plein de raisons, parmi lesquelles :

    • Leur niveau de sensibilité peut être trop bas (ils vont donc « sur-réagir ») ou trop haut (ils ne vont pas réagir)

    • La présence d’un SOPK, avec une LH constamment élevée : vous allez donc obtenir des résultats faussement positifs, car la LH ne redescend pas totalement entre les cycles.

    • Vous pouvez aussi les faire au mauvais moment, si vous pensez ovuler autour du 14ème jour du cycle (comme on nous l’apprend dans tous les manuels). Or, chez la femme, l’ovulation peut se faire plus tôt, ou plus tard ! Si c’est votre cas, vos tests seront négatifs et vous pourrez penser que vous avez un souci d’ovulation, alors que pas du tout.

    • Enfin, on peut avoir un pic de LH sans ovulation : l’ovulation peut en effet être stoppée dans la dernière ligne droite, pour pleins de raisons. La présence de LH indique que l’on s’apprête à ovuler et non que l’ovulation a eu lieu ! Le pic de LH est nécessaire mais pas suffisant pour déclencher l’ovulation, notamment en cas de SOPK, d’insuffisance ovarienne ou de non réponse du follicule au pic de LH.

    Il faut aussi noter qu’un test d’ovulation est négatif après le pic de LH, alors que vous êtes au max de votre fertilité ! En effet, l’ovulation peut survenir 18 heures après le pic de LH : ainsi, quand le test redevient négatif, l’ovulation peut être en cours ou sur le point de se produire. Ainsi, si vous avez un test positif + un test négatif, gardez en tête que vous restez fertile après le dernier test positif, le temps d’ovuler (environ 18 heures après le pic) et que l’ovule meure (environ 12 heures après l’ovulation).

    Ainsi, vous pouvez avoir un test d’ovulation positif sans ovuler, et un test d’ovulation négatif alors que vous ovulez bien ! La Direction Générale des Fraudes a même publié une enquête révélant que 4 tests de grossesse et d’ovulation sur 10 sont défectueux.

    signaux ovulation

    On ne vous recommande donc pas de suivre votre ovulation au moyen de tests d’ovulation, et il est préférable de plutôt s’appuyer sur les signaux envoyés par le corps au moment de l’ovulation, selon les principes de la symptothermie :

    • La glaire cervicale (ce mucus sécrété par le col de l’utérus et qu’on appelle souvent « pertes blanches »), qui devient abondante, crémeuse, laiteuse voire blanc d’oeuf cru à l’approche de l’ovulation, puis s’assèche et se tarit une fois qu’elle est passée

    • La température, qui augmente de 0,3 degré environ après l’ovulation.

    En apprenant à observer ces deux signaux combinés, vous aurez une vision bien plus précise de votre ovulation 😉 On a rédigé tout un article sur les tests d’ovulation, n’hésitez pas à le consulter pour aller plus loin !


    questions fréquentes LH

    Pour résumer – Questions fréquentes

    La LH, ou hormone lutéinisante, a pour rôle de permettre l’ovulation, une fois qu’un follicule est suffisamment mature. Son pic contribue à la rupture de la membrane du follicule, permettant à l’ovule de s’en extirper pour aller rejoindre la trompe utérine.

    La LH permet aussi au follicule vidé après l’ovulation de devenir le corps jaune, qui va sécréter de la progestérone, hormone essentielle pour permettre une grossesse !

    Il n’y a pas de taux de LH idéal pour tomber enceinte, mais elle doit faire un « pic » pour permettre l’ovulation.

    Chaque femme est unique et ovule avec un taux de LH unique !

    Il faut également toujours corréler le dosage de la LH avec celui d’autres hormones, comme la FSH, les oestrogènes et éventuellement les hormones androgènes (les hormones mâles comme la testostérone) et thyroïdiennes (TSH, T4 et T3).

    L’ovulation se produit généralement 12 à 36 heures après le pic de LH, avec une moyenne autour de 18 heures.

    Si on ne considère que le pic de LH, on peut avoir des rapports le jour du pic, ainsi que le lendemain (l’ovulation se produit en général 12 à 36 heures après le pic de LH) et le surlendemain (l’ovule est potentiellement encore en vie !).

    En revanche, il n’y a pas que le pic de LH qui donne le timing optimal des rapports : la glaire cervicale est également un excellent indicateur que l’ovulation approche, grâce à sa montée en qualité ! Sécrétée sous l’influence des oestrogènes, elle devient de plus en plus fluide, translucide et lubrifiée à mesure que l’ovulation approche. Elle est aussi essentielle à la fécondation, car elle permet aux spermatozoïdes de rester en vie jusqu’à 5 jours avant l’ovulation. Ainsi, dés que vous voyez des « pertes blanches » un peu crémeuses, laiteuses, voire semblables à du blanc d’oeuf cru, vous pouvez y aller 🙂

    Le pic de LH dure en moyenne 12 à 24 heures (avec une moyenne de 18 heures), mais cela peut varier d’une femme à l’autre.

    Oui, tout à fait ! L’hormone lutéinisante, chez l’homme, contrôle la sécrétion de testostérone par les cellules de Leydig situées dans les testicules. Si elle est trop basse, cela peut avoir des conséquences sur sa fertilité, son érection et sa libido.

    Quand elle est élevée, cela peut indiquer que les testicules ne répondent pas correctement aux signaux de l’hypophyse, ce qui pousse cette dernière à produire plus de LH pour compenser (un peu comme chez la femme, quand le cerveau tente de « réveiller » les ovaires !). Cela arrive en cas d’andropause (l’équivalent masculin de la ménopause), de torsion testiculaire ou d’anomalies génétiques, par exemple.


    Vous savez désormais quasiment tout sur la LH, notre hormone lutéinisante si importante pour l’ovulation, la fertilité et le cycle menstruel ! Son dosage est parfois préconisé lorsque les essais bébé s’éternisent ou que les règles jouent aux abonnées absentes, et heureusement, des solutions médicales ou plus « naturelles », axées sur l’hygiène de vie, existent.

    On peut également essayer de la suivre de près grâce à des tests d’ovulation, pour avoir des rapports au bon moment 🙂 Du moins, on vous recommande plutôt de vous fier aux signaux envoyés par votre corps, comme la glaire cervicale, bien plus fiables.

    Qu’en pensez-vous ? Est-ce que vous avez d’autres questions sur la LH, que nous n’aurions pas abordées ici ? N’hésitez pas à les poser en commentaire !

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    Auteur/autrice de l’image

    Émancipées redonne aux femmes le contrôle sur leur cycle menstruel.

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