Les idées clés
On nous pose très souvent des questions sur les progestatifs, en commentaires par ici ou sur Instagram. En effet, il n’est pas rare qu’un médecin prescrive un médicament à base de progestérone de synthèse aux femmes qui ont des troubles hormonaux, sans forcément expliquer le pourquoi du comment !
Le souci, c’est qu’il est parfois difficile d’y voir clair entre tous les progestatifs qui existent, leur mode d’action et leurs effets sur le corps des femmes, mais aussi la différence entre ces traitements et la progestérone naturellement produite après l’ovulation. Dans cet article, on va vous expliquer quels sont les différents progestatifs et leurs indications, la différence entre progestérone naturelle, progestérone bio identique et progestatif, et mettre en lumière ceux qui peuvent vous aider à soutenir votre progestérone, votre équilibre hormonal et votre fertilité. C’est parti !
L'article, en bref
ToggleQuel est le rôle de la progestérone dans le cycle menstruel ?
La sécrétion de progestérone au cours du cycle
La progestérone est une hormone que les femmes sécrètent naturellement au cours de leur cycle menstruel, et plus précisément après leur ovulation. Elle est en effet produite par le corps jaune, l’enveloppe qui contenait l’ovule avant son expulsion (dans son état post ovulation !).
Brève explication du cycle menstruel, pour que ce soit plus clair pour vous 🙂
Le cycle démarre le premier jour des règles. Les hormones féminines sont alors au plus bas, mais le cerveau relance tout doucement l’ovulation, en stimulant les ovaires pour qu’ils fassent maturer un ovule. Ce faisant, les ovaires produisent des oestrogènes (ou plus précisément de l’estradiol, notre oestrogène naturel) et ce, de manière exponentielle, jusqu’à la fameuse ovulation.
La deuxième partie du cycle s’étire de l’ovulation aux règles suivantes et est donc régie par la progestérone sécrétée par le corps jaune. La progestérone est elle aussi produite en quantité exponentielle, et sa sécrétion suit une forme de dôme : elle est au plus haut environ 7 jours après l’ovulation, puis amorce sa descente sur les jours suivants. Le corps jaune a une durée de vie limitée et meurt naturellement au bout de 16 jours maximum (hors grossesse, bien sûr).
La progestérone nous prépare à la grossesse et maintient notre équilibre féminin
Ainsi, si le cycle est arrêté et qu’il n’y a pas d’ovulation, pour une raison ou pour une autre (par exemple chez les femmes prenant une contraception hormonale, ou encore celles qui sont en aménorrhée ), il n’y a pas de production naturelle de progestérone. Or, la progestérone est utile à bien des égards !
C’est THE hormone « pro-gestation« , qui prépare le corps à la nidation d’un embryon, notamment en vascularisant et en maintenant l’endomètre en place (entre autres). Et ce, à chaque cycle, même si on n’a pas d’intention de grossesse ! Elle est donc ultra précieuse quand on est en essai bébé.
Elle est aussi la garante qu’il n’y ait pas une seconde ovulation au cours du cycle : il ne faudrait en effet pas perturber l’éventuelle nidation et grossesse en cours !
En dehors de la santé reproductive, la progestérone est une hormone apaisante, qui nous détend : elle est donc essentielle à notre santé mentale.
Elle contribue aussi à notre bonne santé cardio-vasculaire.
Elle contrebalance enfin les effets des oestrogènes, qui sont les autres hormones clés du cycle menstruel.
Pour en savoir plus sur le rôle de la progestérone sur le cycle menstruel et la santé féminine, on vous recommande la lecture de notre article dédié 🙂
Qu’appelle-t-on « progestatifs » ?
Venons-en au coeur du sujet : les progestatifs ! Pour commencer, il nous parait essentiel de distinguer 3 types de progestatifs différents :
Les pilules contraceptives contenant uniquement une petite dose de progestérone de synthèse (lévonorgestrel ou désogestrel) , à prendre sur tout le cycle pour limiter les chances de grossesse. Ces contraceptifs peuvent aussi être proposés sous forme d’implant sous cutané, de patch, de DIU hormonal (stérilet contenant du lévonorgestrel) ou encore d’injection (à base de médroxyprogestérone). Les pilules combinées, quant à elles, contiennent à la fois un progestatif et des oestrogènes de synthèse.
La progestérone de synthèse, type Duphaston® qui est composé de dydrogestérone, une molécule dont la composition moléculaire est similaire à la progestérone, mais pas non plus tout à fait identique.
La progestérone bio-identique (type Utrogestan® ou Progestan®), qui contient une progestérone identique à la nôtre sur le plan moléculaire et dont les effets sont tout à fait comparables à celle que l’on produit naturellement.
Pour ces deux dernières catégories, parler de « progestatifs » est donc un peu un abus de langage 🙂
À noter qu’il existe également des pilules contenant du diénogest : ce composé est fortement progestatif (mais pas contraceptif) et souvent prescrit aux femmes atteintes d’endométriose.
Les pilules progestatives, utilisées pour la contraception
Faisons un petit point rapide sur les pilules contraceptives à base de progestérone de synthèse, comme les pilules Antigone, Cérazette, Optimizette, Slinda ou Microval 🙂
Elles contiennent un progestatif (et non de la progestérone, notez la nuance !) : pris en petite dose quasiment en continu, il leurre le cerveau et bloque partiellement ou complètement l’ovulation, puisque, rappelez-vous, la seule présence de progestérone indique qu’une ovulation a déjà eu lieu et qu’il ne faut donc pas en relancer une deuxième ! Il agit donc comme un véritable perturbateur endocrinien, qui brouille le message cerveau / ovaires.
Les pilules progestatives épaississent également la glaire cervicale, ce qui bloque le passage de spermatozoïdes, et entrave une éventuelle fécondation.
Les progestatifs qui soutiennent l’équilibre hormonal et la fertilité
La progestérone est une hormone très importante pour les femmes en désir de grossesse, puisqu’elle favorise la bonne nidation de l’embryon. Or, il arrive parfois que la progestérone naturelle ne soit pas sécrétée de manière suffisante, en raison d’une ovulation de mauvaise qualité, d’un haut niveau de stress, de carences nutritionnelles, d’un SOPK ou autre. Dans ce cas, il peut être intéressant de soutenir sa progestérone à l’aide d’une petite « béquille » !
Quels sont les signes d’une carence en progestérone ?
La prise d’un traitement progestatif est indiquée en cas d’insuffisance lutéale (déficit en progestérone) avérée par prise de sang et/ou de certains signes cliniques :
une phase post ovulatoire (entre l’ovulation et les règles) inférieure à 11 jours
des spottings (de petites pertes de sang) qui surviennent plusieurs jours avant les règles
un syndrome prémenstruel (des douleurs, de la fatigue, de l’irritabilité etc. dans les jours qui précèdent les règles)
des règles abondantes avec des caillots
et pour celles qui pratiquent la symptothermie, le retour d’une glaire cervicale crémeuse et une température en dents de scie après l’ovulation.
Les traitements progestatifs disponibles
Les médecins peuvent vous proposer principalement deux types de traitements à base de progestérone :
Duphaston®, qui contient de la progestérone de synthèse (dydrogestérone), quasiment identique à la nôtre
Progestan et Utrogestan® : qui contiennent de la progestérone bio-identique.
Il n’est donc ici pas du tout question des pilules progestatives évoquées plus haut, qui sont des contraceptifs hormonaux, et donc de facto écartées de la suite de cette partie sur le soutien du cycle menstruel et de la fertilité 🙂
Le rôle de ces traitements progestatifs
L’intérêt de ces traitements est donc de permettre l’augmentation de la progestérone en phase lutéale lorsqu’elle est insuffisamment produite après l’ovulation, et éventuellement d’apaiser un syndrome prémenstruel marqué ou soutenir un début de grossesse.
Il est toutefois important d’avoir deux informations importantes en tête : toutes les femmes ne doivent pas forcément prendre leur traitement progestatif à partir du 15ème jour et ce dernier ne fait pas revenir les règles » !
Mythe n°1 : non, il ne faut pas prendre sa progestérone de synthèse forcément à J15
Un traitement à base de progestérone ne doit pas forcément être pris le 15e jour du cycle. En effet, cette recommandation se base sur le principe que l’ovulation arriverait le 14e jour, et qu’il faudrait donc commencer à soutenir la progestérone dès le lendemain, au cas où le corps jaune n’en produirait pas suffisamment.
Or, cette ovulation ne survient pas forcément le 14e jour, mais peut se produire plus tôt ou plus tard dans le cycle. Et on l’a vu, la progestérone exerce un rétrocontrôle négatif sur le cerveau, pour empêcher une nouvelle ovulation une fois qu’elle a eu lieu, afin de préserver l’éventuel embryon qui aurait pu être créé.
Prendre un traitement à base de progestérone trop tôt peut donc venir entraver ou a minima perturber l’ovulation qui se préparait. Prise trop tard, elle peut ne pas arriver à soutenir la progestérone, qui a déjà commencé sa descente. Dans les deux cas, c’est quand même ballot !
Pour respecter au maximum le cycle naturel, le progestatif doit être pris après l’ovulation, validée par les 2 bio-marqueurs de cette dernière : la glaire cervicale + la température. En effet, la progestérone naturelle signe sa présence par une montée subtile (mais bien présente) de la température (de l’ordre de 0,3 degrés environ) et l’assèchement de la glaire cervicale (qu’on appelle parfois « pertes blanches »). A ce moment-là, apporter plus de progestérone pour soutenir sa production naturelle est une bonne idée. Mais pas avant !
Mythe n°2 : la progestérone de synthèse ne fait pas revenir les règles
Les médicaments à base de progestérone, même bio-identique, ne relancent pas le cycle et ne font pas « revenir les règles » ! Ils apportent de la progestérone puis créent un manque lorsqu’on les arrête, qui peut entraîner un saignement, lié à cette privation hormonale.
Les saignements observés une fois le traitement progestatif terminé peuvent donc être des saignements de privation, même s’il n’y a pas eu d’ovulation en amont. En effet, au sens strict du terme, les règles (aka le détachement de l’endomètre) sont la conséquence d’une ovulation ; sans ovulation, on parle plutôt d’un saignement de privation, dû à la chute hormonale induite par l’arrêt de la prise de l’hormone de synthèse. On voit des saignements dans les deux cas, mais la cascade hormonale qui précède est tout à fait différente !
En revanche, le fait de saigner à l’arrêt d’une prise de progestatif est plutôt bon signe ; cela veut dire que l’endomètre s’était épaissi sous l’effet des oestrogènes, et qu’il y a donc une activité ovarienne, même si elle n’est pas forcément suffisante pour réussir à ovuler. Si on ne saigne pas à l’arrêt du Duphaston® par exemple, cela signe l’absence d’épaississement de l’endomètre et donc un repos total au niveau des ovaires (ce qui est fréquent en cas d’aménorrhée).
L’autre avantage est de remettre les pendules à zéro avec ce saignement, même s’il est artificiel, pour pouvoir par exemple faire un bilan hormonal de début de cycle, puisqu’on considère alors qu’il reprend de « zéro », quand bien même la progestérone prise en deuxième partie du cycle précédent ne garantit pas qu’on ovulera au cycle qui débute.
Les progestatifs ont-ils les mêmes effets bénéfiques que la progestérone naturelle ?
Pilules contraceptives contenant de la progestérone de synthèse
Les dérivés de progestérone présents dans les pilules contraceptives sont bien trop différents de notre progestérone naturelle pour en avoir les mêmes effets. Leur rôle est tout simplement de nous empêcher de tomber enceinte et elles ne s’embêtent pas à remplacer la progestérone auprès de nos autres systèmes. Chez certaines femmes, ces pilules progestatives ont même parfois des effets opposés à notre progestérone :
En bloquant l’action hormonale et le cycle, elles amincissent la muqueuse utérine, alors que la progestérone naturelle va plutôt la densifier
Elles peuvent provoquer des spottings, là où la progestérone naturelle a tendance à les réduire (puisqu’elle maintient l’endomètre)
Le lévonorgestrel a une action similaire aux androgènes, alors que la progestérone naturelle est anti-androgénique
La pilule progestative a tendance à accentuer les migraines et les maux de tête
Elle peut aussi accentuer les symptômes dépressifs, quand la progestérone naturelle est un anxiolytique
Enfin, les progestatifs peuvent provoquer une certaine prise de poids.
Pour information, certaines pilules progestatives ont été associées à un risque accru de méningiome selon l’étude Epi-Phare : les progestatifs visés sont ceux contenant de l’acétate de cyprotérone (Androcur®), du nomégestrol (Lutényl®) et du chlormadinone (Lutéran®), mais également ceux contenant de la promégestone (Surgestone®), de l’acétate de médroxyprogestérone (Depo Provera®) ou encore de médrogestone (Colprone®).
Pour ces deux derniers contraceptifs, les recommandations de l’ANSM portent sur « un prochain renforcement des conditions de prescription et de délivrance« , ainsi qu’une surveillance accrue par IRM des femmes qui prennent ces progestatifs, comme pour ceux contenant du chlormadinone et du nomégestrol.
Les résultats de la recherche ont en revanche écarté l’augmentation du risque de méningiome pour les femmes portant un DIU au lévonorgestrel. Le diénogest, le progestatif prescrit contre l’endométriose, n’a quant à lui pas encore été étudié.
Pour information, l’ANSM a encore renforcé les conditions de délivrance du Depo Provera et du Colprone, afin de réduire le risque de méningiome. Ces recommandations s’appliquent dés le 1er juillet 2024.
Duphaston®
Les médicaments type Duphaston® soutiennent la progestérone en phase lutéale, et un éventuel début de grossesse. En revanche, ils n’ont pas tous les effets positifs de la progestérone naturelle sur le corps féminin, notamment son action bénéfique sur l’apaisement ou la sphère cardio-vasculaire.
Toutefois, selon l’étude citée plus haut, ils n’augmentent pas le risque de méningiome !
Progestérone bio-identique
Elle vient mimer, en tout points, l’action de la progestérone naturelle : elle en a donc tous les effets positifs sur le système reproductif, mais aussi sur le reste de l’organisme où se trouvent des récepteurs à la progestérone 🙂
Idem, là encore, la progestérone bio-identique n’augmente pas du tout le risque de méningiome chez les femmes. En revanche, parmi les effets secondaires possibles, on peut ressentir de la somnolence, de la fatigue ou des vertiges : ces effets indésirables sont généralement amoindris si on prend le traitement par voie vaginale, mais n’hésitez pas à en parler à votre médecin.
Par ailleurs, pour les femmes suivant leur cycle avec la symptothermie ou faisant des bilans hormonaux, la prise de progestérone bio identique (type Utrogestan® ou Progestan®) va faire monter la température et le taux de progestérone dans le sang, puisqu’elle est identique à la progestérone naturelle et donc agit comme elle (ce qui est bon signe, cela signifie qu’elle produit ses effets !). En revanche, la prise de Duphaston® par exemple n’aura pas ces effets sur la température et la prise de sang, qui ne refléteront que celle “naturellement” produite par le corps jaune.
Voici un tableau récapitulatif pour mieux comprendre les mécanismes des différents « progestatifs » !
À quels moments de la vie peut-il être intéressant de soutenir sa progestérone ?
Si vous avez remarqué des signes cliniques d’insuffisance lutéale et/ou qu’un dosage sanguin a révélé une progestérone un peu basse, vous pouvez, dans tous les cas, et même si vous n’êtes pas en désir d’enfant, envisager de vous supplémenter en progestérone. Voici 3 situations pour lesquelles elle peut être tout particulièrement bénéfique !
Syndrome Prémenstruel
Le Syndrome Prémenstruel (ou SPM pour les intimes) toucherait environ la moitié des femmes : il regroupe tous ces symptômes très désagréables que l’on peut ressentir à la fin de son cycle, juste avant les règles : douleurs utérines ou lombaires, tensions mammaires, irritabilité, tristesse (voire petite dépression), fringales, etc. Un « joyeux » cocktail qui peut être très difficile à vivre.
La raison ? Il semblerait que la chute hormonale en fin de cycle soit en cause, ainsi qu’un climat inflammatoire et une certaine hyperoestrogénie, c’est à dire un excès d’oestrogènes par rapport à la progestérone après l’ovulation. Cette hyperoestrogénie peut être « vraie », c’est à dire que la progestérone est OK, mais que les oestrogènes sont bien trop hauts, ou bien elle peut être relative, ce qui signifie que les oestrogènes sont OK, mais que la progestérone n’arrive pas à suivre.
Dans ce deuxième cas, il peut être très intéressant de soutenir sa progestérone, en prenant du Duphaston® ou de la progestérone bio-identique après l’ovulation. Certains experts préconisent l’utilisation du Duphaston®, car sa composition moléculaire légèrement différente de la progestérone naturelle l’empêche de se convertir en oestrogènes, contrairement à la progestérone bio-identique.
Ainsi, en boostant la progestérone, on rétablit l’équilibre avec les oestrogènes et on peut atténuer le SPM !
Grossesse et PMA
Vous l’avez compris, la progestérone est THE hormone qui prépare notre corps à la grossesse et réunit toutes les conditions pour que le futur bébé s’accroche à la muqueuse utérine et s’y développe convenablement. Ainsi, lorsqu’on est en projet bébé, l’une des premières mesures à adopter est de surveiller sa progestérone et de se supplémenter si besoin, via un traitement médicamenteux ou des solutions naturelles 🙂 Elle est d’ailleurs systématiquement prescrite aux femmes qui intègrent un parcours PMA.
Pour aller plus loin, n’hésitez pas à lire notre article sur le lien entre progestérone et grossesse !
Pré-ménopause et ménopause
Quand le cycle commence à dérailler un peu, à devenir irrégulier, avec des symptômes ressemblant au SPM, on peut se poser la question de la pré-ménopause. Et cette pré-ménopause, elle peut survenir relativement tôt, dès la fin de la trentaine, soit des années avant la fin définitive du cycle !
La pré-ménopause, dont la durée peut varier selon les femmes, se découpe en deux parties :
Durant la première partie, la progestérone tend à faiblir, notamment en raison d’une ovulation de moindre qualité, avec un corps jaune moins puissant. Les cycles ont également tendance à se raccourcir. Dans ce cas, on peut se retrouver en hyper-oestrogénie relative, avec des symptômes similaires au SPM : une supplémentation en progestérone bio-identique est tout à fait indiquée. Petite précision : on peut tout à fait tomber enceinte pendant cette phase de pré-ménopause. Tant qu’on ovule, tout est possible !
Durant la deuxième partie, les oestrogènes déclinent eux aussi et les cycles deviennent de plus en plus longs, car l’ovulation se fait plus rare. Progressivement, on ressent également les symptômes d’une carence oestrogénique, comme les bouffées de chaleur. Durant cette période, on peut penser au traitement substitutif de la ménopause (THS), avec des pilules contenant des oestrogènes et de la progestérone de synthèse combinés, pour pallier ce déséquilibre hormonal.
La ménopause n’est pas que l’arrêt du cycle menstruel et l’absence de progestérone et d’oestrogènes a des impacts sur le corps entier : diminution de la densité osseuse, sécheresse cutanée, troubles de l’humeur, hypertension artérielle, prise de poids, etc. Le traitement hormonal peut donc être intéressant chez les femmes ménopausées s’il est bien mené et s’il n’y a pas de contre-indications !
Comment soutenir sa progestérone naturellement ?
Vous avez peut-être envie de soutenir votre progestérone sans prendre de traitement médical ? Dans ce cas, des solutions naturelles existent 🙂
Certaines plantes, comme l’alchémille, le gattilier ou l’onagre permettent une certaine régulation hormonale, en faveur de la progestérone, par exemple.
De la même manière, la progestérone est une hormone très sensible au stress : en effet, le cortisol (qui est l’hormone de l’adaptation au stress) est fabriqué à partir de la même hormone mère, la prégnénolone. Donc si on mobilise cette ressource pour fabriquer du cortisol, la progestérone viendra à manquer !
Il s’agit de deux pistes parmi tant d’autres, que l’on vous présente dans notre article Manque de progestérone, symptômes et solutions, mais aussi et surtout dans notre mini-programme Booster sa progestérone : il contient toutes nos connaissances et toutes nos routines pour soutenir votre progestérone naturellement après l’ovulation 🙂
Pour résumer – Questions fréquentes
Quel est le rôle des progestatifs ?
Il faut distinguer :
La pilule progestative, qui est un moyen de contraception, dont l’action principale est de bloquer le cycle menstruel ou du moins d’entraver une éventuelle fécondation. Les différentes pilules progestatives sont plutôt celles que l’on désigne par le terme « progestatifs ».
Les traitements à base de progestérone de synthèse ou bio-identique, qui eux, au contraire, viennent soutenir la phase post-ovulatoire et la fertilité chez les femmes en insuffisance lutéale. Cela peut grandement aider en cas de syndrome prémenstruel, de désir de grossesse ou d’accompagnement de la pré-ménopause.
En revanche, leur rôle n’est absolument pas de relancer le cycle ou de faire revenir les règles.
Quels sont les inconvénients de la pilule progestative ou des traitements progestatifs ?
La pilule progestative a l’inconvénient majeur d’injecter des hormones de synthèse dans notre organisme pour empêcher une grossesse non désirée. Ces hormones ne sont pas dénuées d’effets secondaires, qui sont à l’opposé des effets protecteurs de la progestérone naturelle ! Certaines pilules peuvent même augmenter le risque de méningiome pour les femmes qui les prennent :s
Les traitements à base de progestérone (Duphaston®, Utrogestan® et Progestan®) sont aussi à prendre après l’ovulation, confirmée par la glaire cervicale et la température : cela demande d’être formée et d’avoir une certaine connaissance de son cycle pour être sûre de les prendre au bon moment. Ils peuvent aussi avoir des effets indésirables qui varient selon les femmes : vertiges, fatigue, prise de poids…
Quels sont les progestatifs naturels ?
Il n’y a pas de progestatifs naturels 🙂 Les progestatifs contiennent forcément de la progestérone de synthèse, fabriquée en laboratoire.
Les pilules progestatives (utilisées pour la contraception) contiennent des molécules très différentes de la progestérone naturelle ! Le Duphaston® se rapproche quant à lui beaucoup de notre progestérone, même si la « forme » la plus proche reste la progestérone bio-identique (Utrogestan®, Progestan®).
En revanche, on peut retrouver des plantes qui viennent soutenir la progestérone, comme le gattilier ou l’alchémille. De la même manière, il est possible d’intégrer de bonnes habitudes dans son quotidien (comme celles décrites dans notre mini-programme) pour retrouver un équilibre hormonal optimal, en faveur de la progestérone.
Pourquoi les progestatifs bloquent le cycle, alors que la progestérone naturelle permet une grossesse ?
Les progestatifs sont des pilules contraceptives à base de progestérone de synthèse : la progestérone exerce un rétro-contrôle sur le cerveau, en lui faisant passer le message que l’ovulation est déjà passée et qu’il ne faut pas en relancer une autre, car on est peut-être déjà enceinte.
Or, lorsqu’un progestatif est pris sur tout le cycle, il leurre le cerveau et bloque l’ovulation !
C’est d’ailleurs aussi pour ça qu’on recommande de bien attendre l’ovulation (validée par la glaire et la température) pour prendre un traitement à base de progestérone : on ne doit donc pas forcément prendre de la progestérone de synthèse à partir de J15, car on peut ovuler à, à 10, J20, J30, J50, voire J100 ou plus chez les femmes dont le cycle est bloqué en phase pré-ovulatoire. Lorsque la progestérone est prise au bon moment, elle vient soutenir la fertilité, en préparant le corps à la grossesse.
Les progestatifs sont un vaste sujet ! On espère que cet article vous aura permis de faire la distinction entre les pilules contraceptives à base de progestérone (les véritables progestatifs) et les traitements médicamenteux contenant de la progestérone assez, voire très proche de notre progestérone naturelle, qui eux, viennent soutenir notre cycle menstruel et notre fertilité.
Il arrive parfois qu’on ait besoin d’une petite béquille quand la progestérone vient à manquer, et c’est tout à fait OK : il faut en revanche choisir son traitement avec conscience, en ayant quelques connaissances pour mieux comprendre son choix, et c’est tout l’objet de cet article 🙂 Si vous le préférez, il existe aussi des options plus naturelles, qui peuvent aussi tout à fait venir en complément d’un suivi médical !
Qu’en pensez-vous ? Avez-vous des questions complémentaires, des remarques ? On sera ravis de les lire en commentaire et d’y répondre ! 🙂
Les sources complémentaires
10 réflexions au sujet de “Tout comprendre sur les progestatifs et la progestérone de synthèse”
Bonjour, il faut donc prendre la progesterone une fois qu’on sait que l’ovulation a eu lieu mais quand l’arrête t’on? Au premier jours des règles? Merci !!
Bonjour Manon ! Cela dépend de la prescription réalisée par le médecin, mais en général, c’est 12-14 jours environ 🙂 Très bonne journée !
Bonjour je crois que j’ai pris progestérone avant l’ovulation comment faire maintenant pour rattraper mon cycle ?
Hello ! Il est délicat de te répondre, car je ne sais pas si tu suis ton cycle ? 🙂 Si tu ne suis pas ton cycle avec la glaire cervicale + la température, tu peux continuer sur ce cycle et essayer de repérer ton ovulation au cycle prochain, pour la prendre au bon moment. Très bonne journée !
Est il possible de cumuler Duphaston et gatillier ou est ce trop?
Je suis OPK, quadra et en essai bébé
Coucou ! Pour te répondre, si tu prends du Duphaston, il peut en effet être redondant de prendre du gattilier ou une autre plante à visée hormonale. Cela peut également perturber le protocole en cours 🙂 Je t’embrasse !
Bonjour,
Peut-on remplacer lutenyl par de la progestérone bio identique dans le traitement des mastoses sévères ?
Merci
Coucou Mélinda,
Malheureusement cette question va au-delà de nos compétences. Il faut que tu te rapproches de ton soignant pour avoir son avis 😉
À bientôt
Bonjour Laurène,
Est-ce OK de coupler onagre + progestan pour soutenir sa phase lutéale, ou cela fait trop ? Aussi, est-ce que soutenir ainsi sa phase lutéale crée un terrain de dépendance pour les cycles suivants?
Merci pour ton retour,
Caroline
Bonjour Caroline ! Tu peux utiliser les deux, car l’onagre n’est pas en soi une plante progestérone-like, elle vient réguler nos hormones 🙂
Non, mais en revanche, cela ne créé pas, en soi, une dépendance, mais il peut être bienvenu de comprendre d’où vient le déséquilibre hormonal traiter le problème « à la source » pour ne plus avoir besoin de plantes ou d’un traitement médicamenteux (des carences alimentaires, un stress chronique ou trop de perturbateurs endocriniens, par exemple :)) Très bonne journée à toi !