Les idées clés
Généralement, quand on souhaite avoir un bébé, il y a une hormone que l’on connait bien, au moins de nom : c’est la béta hCG. Baptisée « hormone de grossesse », c’est elle qui est détectée par les tests et elle indique donc si un bébé est venu se nicher au creux de notre ventre 🙂
Une fois qu’on a repéré sa présence, c’est son taux qui peut être scruté de près, par les futurs parents et par l’équipe médicale : en effet, le taux de hcg et son évolution donnent des indications précieuses sur le bon déroulement du début de la grossesse.
Comment la doser ? Quels sont les taux « normaux » et quand faut-il s’inquiéter d’un taux de hcg trop haut ou trop bas ? On vous dit tout ça 🙂
L'article, en bref
ToggleQu’est-ce que la béta HCG ?
Le bêta HCG est l’hormone chorionique gonadotrope (ou gonadotrophine chorionique humaine ou BHCG), plus communément appelée « hormone de grossesse » : c’est elle qui est détectée par les tests de grossesse urinaires et sanguins.
Cette hormone est assez spécifique à la grossesse, car elle sécrétée par le trophoblaste (qui deviendra le placenta au bout de 3 mois de grossesse) à partir de la nidation : son rôle est d’ordonner au corps jaune de se maintenir, afin qu’il continue de sécréter de la progestérone.
En effet, physiologiquement parlant, on peut considérer que la véritable hormone de grossesse est la progestérone (hormone « pro-gestation »), puisque c’est elle qui, après l’ovulation, nous met dans les conditions propices pour accueillir un bébé. Elle augmente notre température corporelle, densifie et vascularise l’endomètre (la muqueuse utérine) pour en faire un cocon extra-douillet et surtout, elle le maintient en place !
C’est d’ailleurs sa chute en fin de cycle qui provoque le détachement de l’endomètre, et donc les règles, quand il n’y a pas eu de fécondation. En cas de grossesse, la présence de bêta hCG est le moyen pour l’embryon d’indiquer sa présence et de dire « coucou, je suis bien en place, bien accroché dans l’utérus, n’évacuez pas ! » : en réponse, le corps jaune se maintient pour assurer la production de progestérone. Le corps jaune sera ensuite remplacé, au bout de 3 mois de grossesse, par le placenta et la bêta hCG va alors chuter.
À partir de quand faire un test de grossesse ?
Même si on sait que l’attente peut être longue, il est important d’attendre au moins 10 jours après l’ovulation pour faire un test de grossesse. En effet, une fois la fécondation réussie, il faut environ 7 jours à l’embryon pour faire le trajet de la trompe utérine à l’utérus : ce n’est qu’à partir de ce moment-là, de cette « accroche » dans l’endomètre, que le trophoblaste commence à sécréter de la bêta hCG.
Il faut ensuite que la bêta hCG soit sécrétée en quantité suffisante pour être détectée par un test de grossesse urinaire ou sanguin.
Les tests de grossesse précoces détectent la bêta hCG 10 jours après l’ovulation, alors qu’un test urinaire classique, étant moins sensible, la détecte au bout de 14 jours environ. C’est la raison pour laquelle on recommande généralement aux femmes d’attendre un retard de règles pour réaliser un test de grossesse.
Si vous souhaitez aller plus loin, n’hésitez pas à lire notre article « À partir de quand faire un test de grossesse ?« .
Comment réaliser un test de grossesse ?
Pour les tests urinaires, il est préférable de les réaliser le matin quand les urines sont bien concentrées et surtout de bien respecter la notice d’utilisation du test, notamment en ce qui concerne le délai d’attente du résultat.
Dans tous les cas, si votre test urinaire est positif, vous devrez en principe vous rendre en laboratoire afin de faire un test sanguin pour confirmer la grossesse. En effet, le test sanguin est plus fiable et, contrairement aux tests urinaires, il permet de quantifier la bêta hCG et de donner une première estimation de la date de conception.
Le test sanguin permettant de mesurer la bêta hCG plasmatique n’a pas forcément besoin d’être réalisé à jeun. La prise de sang est remboursée par l’Assurance Maladie si elle est prescrite par le médecin. Vous pouvez quand même vous rendre au labo sans ordonnance, mais vous devrez payer l’examen (environ une vingtaine d’euros).
Quel est le seuil minimum de bêta hCG pour confirmer une grossesse ?
On considère qu’un test de grossesse est positif dès lors que le taux de beta hCG dépasse 5 UI/L.
Quel est le taux de bêta hcg « normal » en début de grossesse ?
Au bout de 14 jours de grossesse, le taux de bêta hcg est généralement situé autour de 80 UI/L, 2500 au bout de 21 jours, et 28000 au bout de 28 jours. Attention, il s’agit de moyennes, et chaque grossesse est unique ! Un taux de 14 est très bon si le test est fait super tôt, et si le taux double dans les 48h. Donc pas de panique en cas de taux bas, vous avez peut-être juste réalisé le tôt extrêmement tôt !
Le taux augmente de manière exponentielle sur les 10 premières semaines de grossesse et double toutes les 48 heures (à peu près) : ce qui compte, au-delà de la valeur absolue de votre bêta hCG, c’est la bonne évolution de son taux.
À noter que la bêta hCG ne permet pas de dater la grossesse, même si elle donne une petite estimation en tout début de grossesse, quand on ne peut pas encore voir l’embryon, qui est absolument microscopique : c’est la raison pour laquelle on réalise une échographie de datation au bout de 7 semaines environ 🙂
De la même manière, le taux de bêta hcg ne présage pas de la qualité de l’embryon, mais de son trophoblaste : ce sont les échographies qui permettent d’évaluer le bon développement du bébé.
Le taux de bêta hcg peut aussi permettre de détecter une anomalie
Attention pour les stressées, ne lisez pas forcément ce qui suit, car il n’y a pas de règle générale et absolue en matière de béta hcg, donc ne vous faites pas peur pour rien !
Mais il arrive parfois que le dosage sanguin de la bêta hCG, s’il est trop élevé ou trop faible, puisse poser question.
Un taux de bêta hcg trop faible
Si le taux de bêta hCG parait trop faible par rapport à la date de conception présumée, 4 scénarios sont possibles :
Suspicion de grossesse extra utérine
Lorsque l’embryon vient se nicher dans la trompe, son trophoblaste n’est pas dans les bonnes conditions pour se développer et sécréter suffisamment de bêta hCG. De plus, cette grossesse n’étant pas viable, elle évolue peu, ou plus du tout : c’est la raison pour laquelle le taux de bêta hcg n’évolue pas, ou pas suffisamment.
Suspicion de fausse couche
Lorsque la grossesse s’arrête de manière spontanée, le trophoblaste ne se développe plus : le taux arrête de monter, puis finit par chuter.
Suspicion d’oeuf clair
L’ œuf clair se caractérise par un sac gestationnel vide, qui ne contient pas d’embryon. Par conséquent, le taux de bêta hcg n’augmente pas comme il le devrait. Attention toutefois : le taux de bêta hcg ne suffit pas pour confirmer un œuf clair, seule une échographie peut confirmer le diagnostic.
Une erreur de calcul de la date de conception
Il est également possible que le taux soit plus faible qu’attendu si votre bébé a été conçu plus tard que ce que vous pensiez, notamment en cas d’ovulation tardive 🙂
De manière générale, ne tirez pas de conclusions hâtives basées uniquement sur un seul résultat de test sanguin : seul votre médecin ou gynécologue peut interpréter correctement les résultats en tenant compte de votre situation spécifique et une deuxième prise de sang vous sera prescrite pour vérifier l’évolution du taux si le premier résultat semble anormalement bas.
Un taux de bêta hcg anormalement élevé
Il peut aussi arriver que le taux de bêta hCG soit un peu trop élevé, pour différentes raisons.
Possibilité de grossesse multiple
Plus il y a d’embryons, plus il y a de bêta hCG ! 🙂 En revanche, c’est l’échographie du premier trimestre qui permet de « valider » le nombre d’embryons et une grossesse gémellaire (ou plus !)
Suspicion de grossesse molaire
Une grossesse molaire est une grossesse durant laquelle les cellules du trophoblaste prolifèrent de manière anormale et n’est pas viable.
Risque de trisomie 21
Dans le cas d’une grossesse avec trisomie 21, le placenta produit généralement une quantité plus importante de bêta-hCG que lors d’une grossesse normale. Cette surproduction est liée à des anomalies dans le développement et le fonctionnement du placenta associées à la trisomie 21.
D’ailleurs, le taux élevé de bêta-hCG est l’un des marqueurs les plus significatifs pour le dépistage de la trisomie 21 et est utilisé en combinaison avec d’autres marqueurs pour calculer le risque de trisomie 21 chez le fœtus.
De plus, dans une grossesse normale, le taux de bêta-hCG augmente fortement jusqu’à la 10ème semaine de gestation, puis diminue et se stabilise. En cas de trisomie 21, le taux reste anormalement élevé, en particulier au cours du premier trimestre.
Attention néanmoins : le taux de bêta hcg ne peut pas confirmer à lui seul le diagnostic de trisomie 21, car il peut être élevé pour d’autres raisons. C’est le test ADN libre circulant (ADN LC) qui est aujourd’hui considéré comme le test de référence, avec une sensibilité et une spécificité supérieures à 99% pour la détection de la trisomie 21.
Les faux positifs et faux négatifs
Il arrive aussi parfois que les tests de grossesse mesurant la bêta hCG affichent un résultat erroné !
Faux négatif
Test de grossesse réalisé trop tôt : si vous n’avez pas attendu minimum 10 jours après l’ovulation pour faire votre test, la bêta hCG peut être trop faible pour être détectée. Petite précision : il est préférable de valider son ovulation avec la glaire cervicale et sa température, pour être sûre de faire le test au bon moment 🙂
Test de grossesse défectueux : c’est assez rare, mais cela peut arriver !
Test réalisé dans de mauvaises conditions : si vous n’avez pas attendu le délai stipulé dans la notice d’utilisation de votre test de grossesse urinaire par exemple, le résultat peut être faussé.
Faux positif
Parcours PMA : certains traitements de déclenchement de l’ovulation, comme l’Ovitrelle, augmentent artificiellement le taux de bêta hcg sérique (dans le sang) et urinaire. Ce traitement contient de la choriogonadotropine alfa, une hormone très similaire à la bêta hcg.
Test réalisé au moment de l’ovulation : en effet, la composition moléculaire de la bêta hcg est proche de la LH, l’hormone qui déclenche l’ovulation ! D’où l’importance de bien connaître sa « vraie » date d’ovulation 🙂
Le test peut aussi être positif alors que la grossesse n’est finalement pas viable. C’est le cas notamment des grossesses molaires, qui présentent des taux de bêta hcg largement supérieurs aux normes attendues. Le test peut aussi détecter de la beta hCG en cas de grossesse extra utérine ou d’arrêt de grossesse (de « fausse couche »), avant que ce taux ne revienne à zéro.
Par ailleurs, prudence avec les tests de grossesse urinaires : en effet, la DGCCRF a publié un rapport, indiquant que 4 tests de grossesse et d’ovulation sur 10 ne sont pas fiables. De manière générale, confirmez bien votre résultat avec une prise de sang, beaucoup plus sûre.
Il faut aussi noter qu’un homme ou une femme non enceinte peut sécréter de la beta hCG, en cas de cancer des testicules ou de l’ovaire.
Comment la beta hCG évolue-t-elle au cours de la grossesse ?
Comme expliqué précédemment, la beta hCG commence à être sécrétée, dès le début de la grossesse, au moment de l’ implantation de l’embryon. À partir de ce moment là, le taux de bêta hcg doit doubler toutes les 48 heures (environ, pas forcément à l’unité près !) pendant les 4 premières semaines de grossesse.
La bêta hcg atteint un pic entre la 7ème et la 12ème semaine de grossesse, puis ce taux diminue à partir du 4ème mois, puisque le placenta remplace le trophoblaste.
Le taux de bêta hcg diminue rapidement et devient indétectable quelques semaines après la naissance du bébé.
Gardez en tête que le taux de bêta-HCG peut varier considérablement d’une femme à l’autre et même d’une grossesse à l’autre pour la même femme. Il existe une large plage de valeurs considérées comme normales à chaque stade de la grossesse, donc no stress 🙂
Questions fréquentes
Quel taux de bêta-hCG pour être enceinte ?
On considère qu’une grossesse a démarré si le taux de bêta hcg est supérieur à 5 UI/L.
Quel est le taux de hCG à 4 semaines de grossesse ?
Chaque grossesse étant différente, ce taux dépend des femmes ! Selon les laboratoires, le taux de bêta hcg doit se situer entre 2400 et 70 000 UI/L. Il s’agit d’une fourchette très large, on en convient : mais retenez surtout que ce qui compte, c’est l’évolution de votre taux de bêta hcg, qui doit à peu près doubler toutes les 48 heures.
Quel est le prix d’un dosage sanguin de bêta hCG ?
Le test sanguin est gratuit, car remboursé par la Sécurité sociale s’il a été réalisé sous prescription médicale. Si vous vous rendez au laboratoire de votre propre chef, le dosage sanguin de bêta hcg coûte environ 17 euros.
La deuxième barre de mon test est très claire : il est positif ou non ?
A priori, oui ! Cela signifie que la concentration en bêta hCG est faible mais qu’elle est suffisamment présente pour faire réagir le test 🙂 En cas de doute, n’hésitez pas à refaire un test dans les jours qui suivent ou bien à faire une prise de sang !
La bêta hCG est donc une hormone clé quand on veut un bébé (on attend avec impatience qu’elle soit décelée par un test de grossesse !), qui nous donne des informations précieuses sur le bon déroulement de la grossesse, en fonction des résultats d’analyse.
Elle est ainsi souvent source d’inquiétude et de stress chez les jeunes mamans, qui scrutent leur taux de hcg avec grande attention (on connait et on comprend ! ), mais rassurez-vous : dans l’immense majorité des cas, la maman et le bébé se portent très bien, sans souci de santé majeur 🙂 Toutefois, si vous sentez que vous auriez besoin de conseils, d’être rassurée et entourée de mamans qui passent par les mêmes phases que vous, le Mama Club vous est ouvert (il y a tout un module sur la béta hCG !), alors n’hésitez pas <3
Les sources complémentaires