Les idées clés
Entre ses 12 ans et ses 52 ans en moyenne, une femme a ses règles près de 450 fois, lui rappelant avec plus ou moins de bonheur que son corps est fertile et qu’il se prépare d’arrache pied, chaque mois, à accueillir une grossesse. Car oui, on l’oublie souvent, mais le rôle du cycle menstruel n’est autre que d’accueillir un embryon dans le cas où une fécondation aurait eu lieu.
Contrairement aux hommes qui sont fertiles de leur puberté jusqu’à leur mort (ou presque !), et ce, absolument tous les jours sans qu’un mécanisme hormonal n’entre en jeu, les femmes ne peuvent concevoir que quelques jours par mois (la fameuse fenêtre de fertilité) pendant une quarantaine d’années, grâce à un subtil dialogue entre leurs hormones.
Hélas, on connaît souvent peu les mécanismes qui guident ce cycle et on peut voir débarquer nos règles sans réellement comprendre toutes les étapes par lesquelles le corps est passé pour en arriver là.
Vous avez peut-être cette sensation d’être une spectatrice passive de votre cycle menstruel et de le subir sans la moindre clé de compréhension ou marge de manoeuvre ? Or, quand on le connaît un peu mieux, on découvre une artillerie merveilleusement bien huilée, qui guide à la fois notre fertilité, mais aussi notre énergie, notre confiance en nous et notre santé plus globale. On vous propose donc de lever le voile sur les secrets du cycle menstruel et de vous partager toutes ses subtilités !
L'article, en bref
ToggleComment se déroule le cycle menstruel ?
Si on devait résumer le cycle menstruel en une seule phrase, à chaque cycle, le corps de la femme libère un ovule, et son utérus se prépare à l’accueillir s’il devait être fécondé par un spermatozoïde. On peut d’ailleurs aussi parler de cycle ovarien 🙂
S’il y a fécondation, la grossesse démarre et le cycle sera à l’arrêt jusqu’au retour de couches (lien). En revanche, si l’ovule n’est pas fécondé, l’utérus évacue le “nid” qu’il a construit, donnant lieu aux menstruations et le cycle menstruel redémarre.
Sans rentrer dans le détail, sachez que le cycle menstruel est orchestré par quatre principales hormones féminines qui dialoguent entre elles et qui, à différents moments du mois, disent à votre corps comment agir :
Au pilotage, se trouve le cerveau (plus précisément l’hypophyse), qui émet deux hormones, la FSH qui fait maturer les follicules et la LH, qui, quand le follicule dominant est prêt à expulser son ovocyte, déclenche l’ovulation.
À l’exécution, se trouvent les ovaires et à l’intérieur, et les follicules qui sécrètent des œstrogènes principalement pendant la première partie du cycle. Une fois l’ovulation passée, le corps jaune (l’enveloppe qui contenait l’ovule) se met à sécréter de la progestérone, dont le rôle est de maintenir l’endomètre en cas de grossesse.
Ce jeu hormonal rythme l’ensemble du cycle menstruel, que l’on peut découper en quatre grandes phases, comparables aux saisons (on aime bien cette analogie qui permet de saisir toute la subtilité du cycle, aussi bien mécaniquement qu’émotionnellement).
Règles
Si elles lancent le début d’un nouveau cycle, les règles sont en fait le résultat de l’ovulation et de l’absence de fécondation lors du cycle précédent. Loin d’être “sales” ou honteuses, elles sont le signe que votre corps fait peau neuve pour accueillir un nouveau cycle.
Plus concrètement, les menstruations sont provoquées par la chute de la progestérone qui intervient en l’absence de grossesse. En effet, sans fécondation, le corps jaune a une durée de vie de 16 jours maximum et cesse donc de produire cette précieuse hormone, qui maintient la muqueuse utérine en place. L’endomètre (autre nom de la muqueuse utérine), n’est plus nécessaire et il s’évacue par votre vagin : les saignements correspondent donc à la libération de cette couche.
Les règles durent entre 2 et 8 jours et on ne perd que 40 à 80 ml de sang, soit l’équivalent de 2 à 3 cuillères à soupe. Elles peuvent néanmoins être très douloureuses pour certaines femmes (et ce n’est pas normal !).
On qualifie cette phase d’hiver du cycle car elle peut être marquée par une hibernation, un besoin de se replier sur soi, de se reposer et de se préserver pour retrouver l’énergie qui n’est en général pas au rendez-vous.
D’autres saignements et spottings peuvent apparaître au cours du cycle, mais il ne s’agit pas forcément des règles (qui, elles, sont toujours précédées d’une ovulation).
Phase pré ovulatoire (ou phase folliculaire)
On l’appelle aussi phase folliculaire, puisque c’est à ce moment là que se préparent les follicules, dont un deviendra l’ovule dominant. Cette phase folliculaire dure jusqu’à l’ovulation.
Il s’agit de la période durant laquelle une vingtaine de follicules s’activent, sous l’action de la FSH, et où l’endomètre commence à s’épaissir pour accueillir le follicule élu, appelée l’ovocyte, s’il devait être fécondé.
C’est à ce moment là que les œstrogènes commencent à monter, provoquant une production de glaire cervicale qui, lorsqu’elle s’écoule par le vagin, permet à la femme de déterminer qu’elle entre dans sa fenêtre de fertilité. Cette glaire est différente des pertes blanches présentes chez certaines femmes tout au long du cycle et est marqueur indéniable de fécondité, que les œstrogènes montent et que le corps prépare l’ovulation. Grâce à la glaire cervicale, une femme est fertile jusqu’à 5 jours environ avant son ovulation.
Cette étape est la plus aléatoire du cycle menstruel, qui peut être très courte, comme très longue. En effet, dans un cycle court, l’ovulation peut intervenir quelques jours seulement après les règles, ce qui explique que certaines femmes puissent tomber enceinte pendant leurs règles.
D’où l’importance de bien savoir observer son cycle et notamment ses sécrétions, pour savoir où l’on en est, car le mythe de l’ovulation le jour 14 est loin d’être une science exacte ! Des études ont toutefois démontré qu’en moyenne, la phase pré-ovulatoire dure 16 jours. Mais il s’agit d’une moyenne, car il arrive aussi, chez les femmes qui ont des cycles menstruels très longs, que l’ovulation soit bien plus tardive et que la phase folliculaire soit bien plus longue.
En termes d’énergie, on la qualifie de printemps du cycle car elle correspond à une remontée de la vitalité, du dynamisme, une ouverture vers l’extérieur et une créativité en effervescence.
Ovulation (ou phase ovulatoire)
L’ovulation correspond, stricto sensu, à l’expulsion de l’ovule dans la trompe utérine, pour qu’il puisse être fécondé par un spermatozoïde. Sa durée de vie est de 18 heures environ.
Mais comment en est-on arrivé à l’ovulation ? On l’a dit, durant la phase folliculaire, on a une vingtaine de follicules en course, qui sécrètent de plus en plus d’œstrogènes. Mais il y a en a un qui va maturer plus vite que les autres, être plus gros et sécréter encore plus d’œstrogènes : c’est lui, qu’on appelle le follicule de De Graaf, qui ovulera sur ce cycle. Lorsqu’il est « mûr », le cerveau lance une dose massive de LH pour que ce follicule puisse libérer son ovocyte ! C’est d’ailleurs la LH qui est détectée par les tests d’ovulation, annonçant que l’ovulation est imminente.
Si l’ovulation n’intervient pas forcément le 14e jour du cycle comme le veut la croyance, elle est toutefois identifiable, car elle est accompagnée par un développement de la glaire cervicale qui devient de plus en plus transparente et glissante, et par une remontée du col de l’utérus qui est aussi plus mou et ouvert. Certaines femmes ont aussi un spotting d’ovulation ! Elle est ensuite suivie par une augmentation de la température corporelle, due à la progestérone.
On reconnaît aussi l’ovulation par l’impact qu’elle a sur notre humeur, qui est en principe au beau fixe et qui nous rend rayonnante, attirante et solaire, comme en été ! Par ailleurs, c’est souvent le moment où notre libido est foisonnante (la nature est bien faite !) ; )
Quelle est la différence entre l’ovulation et la fenêtre de fertilité ? L’ovulation, vous l’aurez compris, ne dure que quelques instants alors que la fenêtre de fertilité, quant à elle, est plus longue, pour deux raisons :
Les spermatozoïdes ont une durée de vie pouvant aller jusqu’à 5 jours lorsqu’ils sont dans un environnement favorable, c’est-à-dire en présence de glaire cervicale. Autrement dit, un rapport ayant lieu 5 jours avant la libération de l’ovule peut donner lieu à une fécondation ;
L’ovule peut vivre jusqu’à 18 heures, donc un rapport ayant lieu le lendemain peut aussi aboutir à une fécondation. En l’absence de conception, il dégénère et disparaît.
Ce n’est donc que pendant cette période, qui précède l’ovulation d’environ 5-6 jours que peut être conçu un bébé.
Phase post ovulatoire (ou phase lutéale)
On l’appelle aussi phase lutéale ou progestative, qui démarre après l’ovulation et se termine au premier jour des règles. C’est la dernière partie du cycle, celle qui est la plus prévisible puisque, contrairement à la phase pré-ovulatoire, elle a une durée fixe, comprise entre 11 et 16 jours (avec une moyenne de 14 jours selon une étude). Elle peut néanmoins être plus courte, en cas d’insuffisance en progestérone.
Elle est marquée par une hausse de la progestérone, l’hormone qui prépare l’utérus à l’accueil d’un embryon si vous avez bien suivi, produite par le corps jaune, qui n’est autre que le follicule vidé de son ovule. La progestérone a une triple influence que l’on peut observer :
Hausse de la température, qui permet de confirmer que l’ovulation a bien eu lieu ;
Tarissement de la glaire cervicale, qui change brusquement d’aspect et perd son caractère glissant, aboutissant même souvent à une sensation de sécheresse vaginale ;
Redescente du col de l’utérus, qui se ferme et se durcit.
Cette phase démarrant après l’ovulation, elle ouvre deux options :
S’il n’y a pas eu fécondation, le corps jaune va s’atrophier et cesser de produire de la progestérone, entraînant l’élimination de l’ endomètre (le « nid ») qui n’a plus d’usage et provoquant les menstruations. La boucle est bouclée.
S’il y a eu fécondation, la progestérone et les œstrogènes continuent à être produits par le corps jaune qui n’est pas détruit, pour favoriser l’implantation de l’ovule fécondé dans l’utérus, phénomène appelé nidation. Dans ce cas, le corps produit alors une nouvelle hormone, la bêta hCG, bien connue des femmes ayant déjà vécu une grossesse.
Dans tous les cas, l’ovule est définitivement détruit au maximum 24 heures après l’ovulation et il ne peut pas (ou plus) y avoir de fécondation jusqu’au prochain cycle. Cette phase du cycle est donc marquée par son infertilité certaine.
S’agissant de votre énergie, cette période peut aboutir sur le fameux syndrome prémenstruel (ou SPM) et ses désagréments (maux de ventre, migraine, lassitude, etc.), et est caractérisée par un besoin de prendre soin de soi, de se tourner vers l’intérieur, mais aussi par une grande lucidité et une envie d’organiser voire d’évacuer.
Et voilà, vous connaissez toutes les grandes phases du cycle menstruel ! Pour autant, s’il répond à une séquence digne d’une horloge suisse, chaque cycle est unique et faire des prédictions (notamment en considérant qu’un cycle dure forcément 28 jours avec une ovulation au 14e jour) est aussi fiable que de prévoir la météo sur une semaine à Paris !
Quelle est la durée du cycle menstruel ? Le mythe des 28 jours
Vous l’avez probablement remarqué, on n’a pas indiqué de jours pour chaque phase du cycle. Et pour cause !! Les sites ou livres dans lesquels on vous parle d’une phase pré-ovulatoire du jour 1 au jour 14, puis d’une phase post-ovulatoire du jour 14 au jour 28 ont apparemment des pouvoirs divinatoires que votre propre corps n’a pas !
Aucune femme n’a un cycle réglé comme du papier à musique, chaque femme est différente et pour chacune, chaque cycle peut être différent. Les fluctuations sont tout à fait normales et peuvent résulter d’une période de stress, d’un changement important dans l’alimentation, d’une maladie, de la pré-ménopause, etc. Il est impossible d’identifier à l’avance le moment où votre cycle va briser la routine.
La longueur normale d’un cycle est en réalité comprise entre 21 et 35 jours. Disons que 28 jours est la moyenne (et la règle sous pilule), qui ne concerne que 13% des femmes !
Et pourtant, de nombreuses applications de suivi de cycle aujourd’hui largement utilisées pour contrôler sa fertilité se basent sur cette donnée erronée (qui était à l’origine de la méthode Ogino, unanimement admise comme désuète) et représentent en danger par la fausse information qu’elles fournissent aux femmes, surtout en contraception.
Comment se déroule le cycle menstruel sous pilule ?
Il est fréquent d’entendre que la pilule contraceptive vient réguler le cycle menstruel. Mais c’est faux ! Sous pilule, le cycle est mis en pause, car l’ovulation est bloquée : et, oui, c’est tout « l’intérêt » de prendre un contraceptif hormonal.
La pilule va ensuite imiter le cycle naturel chez la femme, grâce aux saignements provoqués tous les 28 jours ; saignements qui ne sont pas des règles, mais seulement une hémorragie de privation due à la semaine de pause ou aux comprimés placebo. D’ailleurs, les femmes qui prennent la pilule en continu n’ont généralement plus leurs règles.
Ainsi, si vous avez des soucis liés à votre cycle menstruel (cycle irrégulier, syndrome prémenstruel, endométriose, phase folliculaire trop longue…), la pilule ne vient pas réellement les régler, mais les camoufle (elle peut néanmoins être une béquille nécéssaire, et on vous comprend !)
Quid d’un cycle menstruel irrégulier ou à l’arrêt ?
On parle de cycle irrégulier lorsqu’il y a plus de 7 jours d’écart entre les cycles : ainsi, si vous avez un cycle qui dure 24, puis 28, puis 30, puis 26 jours, votre cycle menstruel n’est pas considéré comme irrégulier. Il s’agit simplement de petites variations physiologiques, dans la date de votre ovulation ou la durée de votre phase post ovulatoire, qui n’ont rien de grave et sont naturelles chez la femme 🙂
Si vous n’avez plus vos règles, vous êtes en aménorrhée et cela signifie que votre ovulation est bloquée et que vous restez dans votre phase pré-ovulatoire (phase folliculaire). L’ovulation est naturellement bloquée en cas de grossesse, par exemple ! Elle peut aussi être perturbée si :
vous êtes en post-partum et que vous allaitez votre bébé (la prolactine, l’hormone de la lactation, bloque l’ovulation),
après l’arrêt d’un contraceptif hormonal (le temps que le cycle menstruel redémarre)
mais également en cas de SOPK, par exemple.
Par ailleurs, sachez aussi qu’il est tout à fait possible de suivre son ovulation en ayant un cycle irrégulier, grâce à la symptothermie !
Le cycle menstruel peut aussi être mis totalement sur pause pour d’autres raisons, notamment un excès de stress ou une sous nutrition, et on parle alors d’aménorrhée, si le cycle est bloqué pendant plus de 3 mois.
En tout cas, si votre cycle menstruel est réellement irrégulier ou si vos règles sont aux abonnées absentes, n’hésitez pas à consulter votre médecin, sage femme ou gynécologue pour voir d’où peut venir le souci.
Comment calculer son cycle menstruel et la date de l’ovulation ?
La convention est qu’un cycle commence le premier jour des règles et s’achève au premier jour des règles suivantes. Et ainsi de suite de la puberté à la ménopause, avec des interruptions pendant les grossesses, l’allaitement, mais aussi en cas de prise de certains moyens de contraception.
Voilà pour la durée du cycle menstruel ! En revanche, on ne peut pas calculer sa date d’ovulation : cette méthode, la méthode Ogino (lien), n’a rien de fiable, car vous l’aurez compris, l’ovulation dépend de toute une cascade hormonale, dont le timing peut être naturellement différent d’un cycle à l’autre et d’une femme à l’autre.
On peut néanmoins voir venir son ovulation grâce à l’observation quotidienne de ses biomarqueurs : la glaire cervicale + la température corporelle, sur lesquels se basent la symptothermie (qui a un taux de fiabilité de 98%).
Le cycle menstruel tout au long de la vie fertile
Notre cycle menstruel nous accompagne tout au long de notre vie fertile, pendant près de 40 ans 🙂
Adolescence
L’adolescence, et surtout la puberté, sont généralement le moment où le cycle menstruel démarre : ce sont les ménarches, qui ont lieu vers 11-12 ans en moyenne. En amont, les premiers signes de la puberté apparaissent (poils, seins, pertes blanches plus abondantes, etc.) et on estime que les premières règles surviennent environ 2 ans après ces premiers signes.
Au début de la vie menstruelle, il est normal que les cycles menstruels soient irréguliers, car il faut un peu de temps pour que le dialogue cerveau / ovaires soit fluide, qu’il mûrisse et se cale correctement. Il est donc un peu improductif de prescrire une pilule à une jeune fille pour réguler ses cycles, puisque, nous l’avons vu, elle met le cycle en pause et empêche l’aboutissement de sa mise en place à l’adolescence.
Ménopause
Le cycle menstruel s’arrête avec la ménopause, qui survient chez la femme vers 51 ans environ. Néanmoins, de la même manière que le cycle menstruel met un peu de temps à se mettre véritablement en place à l’adolescence, il met aussi plusieurs années à s’arrêter complètement : cette période, qui peut durer 10 ans, s’appelle la périménopause (lien). Elle se déroule généralement en deux temps :
Au début, les ovulations sont moins qualitatives : la progestérone est donc moins présente, et les cycles menstruels ont tendance à se raccourcir (et le SPM à s’accentuer par exemple).
Ensuite, les ovaires et les follicules fatiguent et répondent moins bien à la commande du cerveau : les ovulations sont plus rares et les cycles s’allongent.
Lorsque les ovaires ne répondent plus du tout et que le stock de follicules est au plus bas, c’est la ménopause.
Entre temps : la grossesse et le post partum
Pour les femmes qui ont des enfants, le cycle menstruel est interrompu pendant la grossesse et, on l’a vu ensemble, est bloqué/perturbé par la prolactine en cas d’allaitement. Le retour de couches (lien), aka le retour des règles qui signe la reprise du cycle et de l’ovulation, dépend des femmes et de la durée de l’allaitement 🙂
L’importance d’observer son cycle menstruel
Il ressort de tout cela que si l’on ne peut pas faire confiance à des applications ou à son calendrier, il est néanmoins tout à fait possible d‘identifier sa période de fertilité grâce à l’observation des signes extérieurs de son corps, qui sont directement corrélés avec sa machinerie intérieure (les hormones et leur impact sur notre glaire cervicale qui devient abondante et glissante, notre température corporelle qui augmente et notre col de l’utérus qui monte, s’ouvre et se ramollit).
Ces observations permettent également de comprendre pourquoi notre niveau d’énergie fluctue, pourquoi on se sent belle et très à l’aise au moment de l’ovulation et que nos cheveux tirent la tronche (comme nous d’ailleurs !) avant les menstruations. Que nos seins, notre ventre et notre humeur changent du tout au tout au cours du cycle est la chose la plus normale (et scientifique !) qui soit.
Que la durée de notre cycle augmente ou diminue d’un mois sur l’autre ou qu’il soit au contraire prévisible comme une grève des transports avant Noël est tout aussi normal (et absolument passionnant !)
Quand faut-il consulter un médecin ?
Il est important d’aller consulter dès que votre cycle menstruel impacte trop votre vie quotidienne : si vos règles sont trop douloureuses, trop abondantes ou absentes, si vous avez une ovulation douloureuse ou un syndrome prémenstruel trop intense, surtout, demandez conseil à votre gynécologue, votre sage-femme ou votre médecin traitant pour qu’il puisse creuser avec vous.
Pour résumer – Questions fréquentes
Quelles sont les 4 phases du cycle menstruel ?
Il s’agit des règles, de la phase pré-ovulatoire (ou phase folliculaire régie par les œstrogènes – les follicules maturent jusqu’à ce que l’un d’eux, le follicule dominant, distance les autres), l’ovulation (durant laquelle le follicule expulse son ovule dans la trompe utérine) et la phase post-ovulatoire (le corps se prépare à la nidation d’un éventuel embryon, grâce à la progestérone).
Comment savoir si on a un cycle de 21 ou 28 jours ?
Il suffit de compter les jours entre le premier jour des règles et le premier jour des règles suivantes.
Quel est le cycle normal d’une femme ?
Il n’y a pas réellement de cycle menstruel « normal », car nous sommes toutes différentes.
Néanmoins, voici quelques tendances :
- Les règles durent entre 2 et 7 jours
La phase pré-ovulatoire a une durée assez variable selon les femmes et selon les cycles.
La phase lutéale dure entre entre 11 et 16 jours.
Le cycle menstruel dure entre 21 et 35 jours.
Quels sont les jours de danger après les règles ?
Tout dépend de la date d’ovulation, qui, encore une fois, n’a pas forcément lieu à J14.
Après les règles, les jours à risque sont ceux qui encadrent l’ovulation : 5 jours avant et 1 jour après.
Pour les femmes qui pratiquent la symptothermie, la fertilité démarre dès le premier jour de glaire crémeuse/laiteuse après les règles.
Quelles sont les meilleures applications de suivi de cycle menstruel ?
Les meilleures applications sont celles qui vous conviennent 🙂 Néanmoins, on se doit de vous faire un gros warning sur les applications de suivi de cycle menstruel. En effet, dans la mesure où elles se basent en grande partie sur la méthode du calendrier, elles peuvent mal (voire très mal) estimer votre date d’ovulation et votre véritable fenêtre de fertilité.
Si vous les utilisez pour concevoir, elles peuvent du coup vous faire rater « la fenêtre de tir » ; et si vous êtes en mode contraception, vous faire prendre de vrais risques ! Donc, le mieux est plutôt de vous former en symptothermie pour apprendre à reconnaître les signaux envoyés par votre corps (glaire, température, col, etc.) et les reporter dans votre application, tout en ayant votre propre interprétation de votre fertilité du moment.
Quel est l’impact du cycle menstruel sur notre humeur ?
Et oui, le cycle menstruel est certes, tout un processus pour permettre une grossesse, mais il a aussi des impacts importants sur d’autres mécanismes de notre corps. Et il peut impacter notre humeur ! On a dédié tout un post Instagram à ce sujet, mais globalement :
Pendant la phase pré-ovulatoire, les œstrogènes sont aux manettes et boostent la sécrétion de dopamine, qui nous met de bonne humeur, et de sérotonine, qui nous apaise
Pendant la phase post-ovulatoire, la progestérone a plutôt un effet apaisant, relaxant, grâce à son impact sur le GABA
En fin de cycle et pendant les règles, la chute hormonale provoque la chute de sérotonine, dopamine et GABA, ce qui peut nous rendre plus triste, anxieuse ou stressée.
Et voici ! On espère que ce guide complet vous aura éclairé sur le fonctionnement de votre cycle menstruel, ses éventuels troubles, les mythes qui existent autour de lui et les meilleures manières de l’observer, voire de l’apaiser. Vous avez d’autres techniques pour mieux le cerner ou d’autres questions ? Nous sommes à votre disposition dans les commentaires !