Et s’il était possible d’éviter une grossesse non désirée juste en regardant sa glaire cervicale ?
Cette question peut paraître un peu saugrenue (voire complètement perchée !), mais elle a un vrai fond scientifique : en effet, cette (incroyable) sécrétion qu’est la glaire cervicale nous envoie des signaux quant à notre fertilité (ou notre infertilité) tout au long du cycle. Pourquoi, du coup, ne pas complètement faire confiance aux pertes vaginales que l’on voit dans notre culotte ? Pourquoi ne pas utiliser notre glaire cervicale comme unique moyen de contraception ?
Dans ce qui suit, on va décrypter ensemble ce qu’est la glaire cervicale, son évolution en phases fertile et infertile et les messages qu’elle peut potentiellement nous envoyer. Mais on va aussi voir ensemble quelles sont ses limites et pourquoi elle doit être couplée à un autre bio marqueur de la fertilité pour être réellement fiable ! C’est aussi une méthode qui demande de la rigueur et une phase de formation et d’apprentissage indispensable pour être appliquée correctement et garantir une efficacité quasi parfaite 🙂
Table des matières
- Qu’est-ce que la glaire cervicale ?
- La glaire cervicale, un formidable indicateur de l’ovulation et de la fertilité
- Comment observer sa glaire cervicale ?
- Les avantages de l’observation de la glaire cervicale pour la contraception
- Les différentes méthodes d’observation du cycle basées sur la glaire cervicale
- Quel est le taux de fiabilité des méthodes naturelles de contraception basées sur l’observation de la glaire cervicale ?
- Les limites de l’observation de la glaire cervicale comme moyen de contraception naturel
- Les autres méthodes naturelles de contraception basées sur l’observation du cycle menstruel
- A qui les méthodes d’observation du cycle peuvent convenir ?
- Questions fréquentes
Qu’est-ce que la glaire cervicale ?
Commençons par la base ! La glaire cervicale est un mucus sécrété par les cryptes du col de l’utérus. Sa texture, son aspect et son abondance changent durant les différentes phases du cycle menstruel, car elle est produite sous l’influence des hormones féminines et plus précisément des oestrogènes !
A quoi ressemble la glaire cervicale ?
Vous l’aurez compris, ça dépend, ça dépasse ! Rappelons qu’une femme n’est pas fertile tous les jours : la fenêtre de fertilité s’étend de 5 jours environ avant l’ovulation à 24h/48h (voire 72h) après l’ovulation. Et cela, c’est justement grâce à la glaire cervicale ! En effet, elle a pour rôle de protéger les spermatozoïdes qui peuvent attendre patiemment dans les cryptes du col durant 5 jours, tandis que l’ovule ne survit que 24-48h heures avant de mourir de sa belle mort s’il n’est pas fécondé.
Et comme la nature est très bien faite, la glaire cervicale n’est pas la même en période fertile qu’en période infertile !
La glaire cervicale en période infertile pré-ovulatoire
En période infertile, la glaire cervicale est plutôt sèche, pâteuse, collante, blanchâtre voire jaunâtre : un peu comme de la colle UHU ou du houmous ! La sensation à la vulve est plutôt sèche ou inexistante. Cette glaire de la période infertile empêche les spermatozoïdes d’accéder au col de l’utérus.
La glaire cervicale en période de fertilité
En période fertile, en revanche, elle prend un tout autre aspect : elle est plus liquide, crémeuse et devient même étirable, glissante et translucide (un peu comme du blanc d’oeuf cru) quand l’ovulation est imminente ! Côté sensation, elle peut être mouillée, huileuse ou un peu gélatineuse. En gros, ça glisse !
Quand on ne veut pas tomber enceinte, on évite alors les rapports sexuels à risque durant cette phase (même avec retrait !).
La glaire cervicale en période infertile post-ovulatoire
Une fois l’ovulation passée, sous l’effet de la progestérone, la glaire redevient pâteuse, sèche et collante et empêche une nouvelle fois les spermatozoïdes de pénétrer dans le col de l’utérus. Ciao les retardataires, après l’heure, c’est plus l’heure !
C’est grâce à ce changement d’aspect et de sensation que se basent les méthodes d’observation de la glaire cervicale comme moyen de contraception 🙂
Quels sont les rôles de la glaire cervicale ?
Les rôles de la glaire cervicale sont donc multiples :
Elle trie les spermatozoïdes pour ne garder que les « champions »
Elle protège et nourrit les spermatozoïdes en période fertile
Elle facilite la rencontre entre l’ovule et le spermatozoïde élu
Elle barre le passage aux spermatos en période infertile
Elle protège le vagin des infections
Et, quand on sait l’observer, elle permet donc d’identifier sa fenêtre de fertilité !
La glaire cervicale, un formidable indicateur de l’ovulation et de la fertilité
Si vous avez bien suivi le paragraphe précédent, la glaire cervicale nous indique assez clairement quand nous sommes fertiles, grâce à son changement d’aspect et de sensation, de ressenti. Quand on utilise la glaire cervicale en guise de moyen de contraception, on doit donc être attentive au changement dans l’aspect de la glaire et à l’apparition de la sensation humide, signe que la fenêtre de fertilité s’ouvre, puis à ce qu’on appelle « le pic de glaire« .
Et ce fameux pic de glaire, c’est la glaire qui est sécrétée quand la fertilité est au max, et qui présente cette consistance blanc d’oeuf, translucide et très étirable (sur plusieurs centimètres).
Des études de corrélation ont été menées pour prouver le lien synchrone entre l’apparition de la glaire cervicale blanc d’oeuf et ovulation : l’ovulation a été détectée par ultra-son et grâce à des tests de LH, tandis qu’en parallèle, on a demandé aux femmes participant à l’étude* d’observer les signes de leur corps, dont la glaire.
Verdict ? Le pic de glaire a été observé à plus ou moins un jour de l’ovulation !
Étude de Gnoth, 1996
Par ailleurs, un pourcentage de grossesse 40% plus élevé a été observé si le rapport avait lieu le jour du pic de glaire. Incroyable non ?
Stanford et al : Obstetrics and Gynecology Vol.101 No 6 pp.1285-1293, 2003.
Comment observer sa glaire cervicale ?
Maintenant qu’on vous a prouvé que la glaire cervicale était un véritable indicateur de fertilité chez la femme, vous vous demandez sûrement « Mais comment on l’observe, cette glaire cervicale » ? 🙂 Voici quelques tips !
Bien prélever sa glaire
Vous pouvez l’observer en la prélevant avec vos doigts ou du papier toilette. La technique des doigts vous permet de jauger de son étirabilité entre deux doigts 🙂
Mais ce n’est pas forcément du goût de tout le monde, donc le papier toilette est OK aussi 😉
Choisir le bon moment
Choisissez un moment qui vous convient : idéalement lors de chaque passage aux toilettes car c’est là qu’elle s’extériorise, notamment si vous “poussez” un peu. Mais cela peut aussi être sous la douche, lorsque vous passez votre main et que vous pouvez ressentir si la sensation est plus ou moins glissante.
Notez vos observations et ressentis
Vous pouvez utiliser un carnet pour noter vos observations, un cyclogramme ou encore une application. Vous pourrez ainsi observer l’évolution de votre glaire cervicale tout au long du cycle (et même selon les cycles !) et repérer plus facilement votre période fertile.
Faites-vous confiance
Enfin, fiez-vous à votre ressenti : si vous observez une glaire crémeuse puis une glaire pâteuse dans la même journée, choisissez la plus fertile. Dans un premier temps, contentez-vous d’observer et de noter, le temps de l’interprétation viendra après 🙂
Pour info, on creuse davantage ce sujet dans notre article Comment observer sa glaire cervicale 😉
Les précautions à prendre pour observer sa glaire cervicale
En revanche, il est important de faire attention à certaines petites choses pour bien observer sa glaire !
Premièrement, laissez un délai de 12 heures entre un rapport sexuel et l’observation de votre glaire : le lubrifiant et surtout le sperme peuvent fausser vos interprétations. Si vous n’êtes pas sûre de ce que vous observez, vous pouvez utiliser le test du verre d’eau ! Mettez la sécrétion objet du doute dans un verre avec un peu d’eau : si elle se dissout, c’est du sperme, si elle reste compacte et flotte ou coule au fond du verre, c’est de la glaire !!
Par ailleurs, le manque d’hydratation, la constipation, la sédentarité, les infections, les médicaments peuvent, entre autres, altérer la qualité de votre glaire cervicale.
De plus, vous ne devez pas être sous contraceptif hormonal pour observer votre glaire : en effet, la glaire cervicale quand on est sous pilule est quasiment inexistante et impossible à interpréter (ce qui semble logique, puisque la pilule éteint le cycle).
Et dernière précaution mais non des moindres : lavez vous bien les mains avant de checker votre glaire, surtout si vous la prélevez avec les doigts 😉
Les avantages de l’observation de la glaire cervicale pour la contraception
Utiliser les signaux envoyés par sa glaire comme moyen de contraception ne manque pas d’avantages 🙂
Pas d’effets secondaires
Premier et non des moindres, cette méthode de la glaire a le BIG avantage de ne pas présenter d’effets secondaires, comme la prise de poids, l’impact sur l’humeur, les seins tendus, la rétention d’eau ou encore le risque de thrombose ou d’accident cardio vasculaire (pour n’en citer que quelques-uns).
En effet, on n’ajoute rien à notre corps et encore moins des hormones de synthèse (coucou la pilule, le DIU hormonal and co) ! Ici, le cycle menstruel se déroule naturellement, sans élément extérieur. C’est d’ailleurs l’une des principales raisons qui poussent les femmes à se tourner vers un moyen de contraception sans hormones et plus respectueux de leur physiologie naturelle 🙂
Pas de coût supplémentaire
La méthode d’observation de la glaire a également l’avantage de ne rien coûter, puisqu’on a juste besoin de ses doigts et… de sa glaire !
Les seuls coûts que cette méthode peut représenter sont éventuellement un carnet et un stylo pour noter vos observations, à moins que vous n’optiez pour une application gratuite comme Moonly côté français 🙂
Ceci étant dit, il est tout de même préférable d’être formée en bonne et due forme pour bénéficier des bons pourcentages de fiabilité de la méthode symptothermique, par exemple. C’est vraiment l’idéal pour bien commencer et identifier sa fenêtre de fertilité de manière certaine !
Il est donc opportun d’investir dans une formation, ensuite c’est parti pour toute la vie fertile : )
Une meilleure connaissance de son corps et de son cycle menstruel
Ce qui est plutôt cool avec cette méthode de la glaire, c’est que c’est aussi une jolie façon de se réapproprier son corps et de mieux se connaître 🙂 Selon le site inviTRA, observer sa glaire cervicale permet de mieux prendre conscience des signes de son cycle et de sa fertilité.
C’est un excellent moyen de gagner en autonomie, mais aussi en pouvoir sur son cycle menstruel et de savoir exactement où on en est ! C’est assez magique de voir comment la glaire nous parle pour nous dire « hey girl, tu es à ton climax de fertilité là ! ».
Observer son cycle permet également de repérer tout de suite les petites choses inhabituelles et de donner des indications précieuses à son gynécologue ou sa sage-femme si besoin.
La possibilité de l’utiliser à la fois pour concevoir et pour éviter une grossesse
Enfin, comme l’objectif de la méthode de la glaire cervicale est de repérer avec précision sa fenêtre de fertilité, elle est instantanément réversible : d’un cycle à l’autre, on peut soit l’utiliser comme moyen de contraception, soit pour lancer une grossesse.
Et ça, c’est un sacré avantage ! Quand on prend la pilule par exemple, il faut attendre un certain temps (plus ou moins long selon les femmes) avant que le cycle menstruel retrouve son tempo habituel. Idem pour le stérilet au cuivre, qu’il faut retirer avant de démarrer le projet bébé.
Alors qu’en définissant sa période de fertilité en se basant sur les signaux du corps comme la glaire, on peut switcher de l’un à l’autre très rapidement sur seulement un cycle, en choisissant correctement le timing des rapports sexuels !
Les différentes méthodes d’observation du cycle basées sur la glaire cervicale
Jusqu’à présent, on a parlé de la méthode de la glaire… mais il en existe plusieurs ! Les méthodes de la glaire font en fait partie des méthodes d’observation du cycle (MOC), qui sont des méthodes de planification familiale naturelle, en se basant sur l’identification de la fenêtre de fertilité grâce à des bio-marqueurs comme la glaire cervicale.
La glaire peut soit être utilisée seule (méthode de l’ovulation Billings®, Fertility Care), soit couplée à un ou des autres indicateurs dans les méthodes à double contrôle (Marquette, symptothermie).
La méthode de l’ovulation Billings ®
La méthode de l’ovulation Billings® a été imaginée par un couple de docteurs, John et Evelyn Billings, dans les années 50. Cette méthode se base seulement sur la glaire cervicale et n’utilise pas la température corporelle et le calendrier, par exemple.
La méthode de l’ovulation Billings® prend seulement en compte le ressenti et non la texture de la glaire : on se fie à ses sensations, mais on ne touche pas sa glaire ! Cette méthode proscrit les rapports sexuels durant la période de fertilité.
La méthode Fertility Care
La méthode Fertility Care est tirée de la méthode de l’ovulation Billings®, mais elle est plus structurée : on utilise un vocabulaire précis et standardisé pour définir la glaire que l’on ressent et on l’observe uniquement aux toilettes. Autre différence, cette fois, on touche sa glaire ! Là encore, on interdit les rapports sexuels durant les jours fertiles.
La méthode Marquette
La méthode Marquette, quant à elle, permet de repérer son ovulation, grâce à la glaire, mais aussi grâce aux tests de LH. En effet, la LH est l’hormone qui lance l’ovulation et est sécrétée dans les 16 à 36 heures avant que l’ovule ne soit expulsé.
Les méthodes symptothermiques
Élaborées dans les années 1960, les méthodes symptothermiques combinent l’observation de la glaire cervicale à d’autres bio-marqueurs de la fertilité, que sont la température basale et le col de l’utérus. En effet, une fois que l’on a ovulé, on commence à sécréter de la progestérone, qui a pour effet de faire monter la température corporelle ! La montée de température + l’assèchement de la glaire en période infertile post-ovulatoire durant minimum 3 jours permettent de s’assurer que l’ovulation est bel et bien passée pour le cycle en cours et que la femme est infertile jusqu’à ses prochaines règles.
Il existe plusieurs méthodes symptothermiques, telles que Cyclamen, Sensiplan ou encore Eden Fertilité. C’est d’ailleurs la méthode Cyclamen puis Sensiplan qui est partagée dans le Serenity Club 🙂
Quel est le taux de fiabilité des méthodes naturelles de contraception basées sur l’observation de la glaire cervicale ?
L’indice de PEARL
Pour définir le taux de fiabilité d’une méthode contraceptive, le standard international est l’indice de PEARL. L’indice de PEARL indique le nombre de grossesses sur 100 survenues sur un an, en utilisant l’un des différents moyens de contraception existants.
L’indice de PEARL indique deux types de fiabilité :
La fiabilité théorique : c’est la fiabilité du laboratoire, de la science dure, lorsque la méthode choisie est parfaitement appliquée de manière constante
La fiabilité pratique : c’est la fiabilité « dans la vraie vie » en prenant en compte les oublis, les erreurs et le manque de rigueur dans l’application de la méthode choisie.
Les taux de fiabilité des méthodes naturelles de contraception basées sur la glaire cervicale
Observer sa glaire, c’est bien, mais être sûre que cette méthode va réellement vous empêcher de tomber enceinte, c’est mieux ! Alors, que disent les indices de PEARL des méthodes de contraception basées sur la glaire ?
Le taux de fiabilité des méthodes Billings et Fertility Care
Ces deux méthodes sont regroupées sous le même terme pour l’OMS et affichent un taux de fiabilité de 95% en théorique et de 88% en pratique.
Le taux de fiabilité de la méthode Marquette
Il n’y a pas d’indice de PEARL pour la méthode Marquette, mais selon une étude publiée sur Sage Journals en 2020, le taux d’échec de la méthode est de 6,7%, avec 42 grossesses sur les 1221 femmes faisant partie de l’étude sur l’année. 18 grossesses sur les 42 étaient dues à une mauvaise compréhension/utilisation de la méthode (l’importance de la formation !).
Le taux de fiabilité des méthodes symptothermiques
Si on se base sur l’indice de PEARL, les méthodes symptothermiques sont les plus fiables, avec un taux de 99% d’efficacité théorique et de 98,2% d’efficacité pratique. On est donc sur un taux d’échec inférieur à 2% ! Précision cependant : ces excellents taux de fiabilité s’appliquent lorsque les personnes qui l’utilisent ont été correctement formées, par un ou une professionnel(le) qualifié !
Comme vous pouvez le voir, les méthodes de contraception basées sur la glaire se défendent globalement plutôt bien, surtout quand on combine la glaire avec un autre indicateur comme le taux de LH ou la température corporelle. A titre de comparaison, les indices de PEARL de la pilule et du préservatif sont respectivement de 93% et de 85% en termes de fiabilité pratique 😉
Les chiffres donnés sont ceux de l’OMS.
Les limites de l’observation de la glaire cervicale comme moyen de contraception naturel
Si la glaire est une formidable messagère de notre fertilité, elle ne peut pas être 100% parfaite non plus 🙂 Elle a ses limites, qu’il faut bien connaître, que l’on soit en mode conception ou en mode contraception !
C’est une méthode qui demande de l’implication et de la rigueur
Premièrement, la méthode de la glaire implique de bien connaître son corps, ou du moins d’avoir envie de mieux le connaître 🙂 Elle demande également d’être formée de manière sérieuse et d’être rigoureuse dans l’application des règles d’observation.
Après, il faut garder en tête que ce sont surtout les débuts qui sont difficiles : mais quand on est bien accompagnée et qu’on reste persévérante, les observations et les interprétations deviennent de plus en plus faciles et s’intègrent très facilement dans le quotidien (et ça, ce sont les filles/couples du Serenity Club qui le disent !) 🙂
Le message de la glaire peut être brouillé !
Par ailleurs, comme dit précédemment, la glaire cervicale peut être perturbée par certains éléments comme le manque d’hydratation (c’est un liquide produit par le corps, après tout !), le manque de mouvement (la glaire peut rester « coincée » au niveau du col sans s’écouler correctement), les rapports sexuels (on peut la confondre avec le sperme), etc.
La glaire seule ne suffit pas toujours à valider une ovulation
Enfin, on l’a vu quand a mentionné les indices de PEARL des méthodes contraceptives uniquement basées sur l’observation de la glaire cervicale : on obtient de meilleurs résultats avec les méthodes symptothermiques, qui prennent aussi en compte la température corporelle.
Par ailleurs pour certaines femmes dont la glaire est peu lisible, ou ayant des cycles longs avec plusieurs épisodes de glaire, le double contrôle avec la température est vraiment rassurant.
La méthode de la glaire ne protège pas des IST
Utiliser les méthodes qui se basent sur la glaire cervicale ne protègent bien sûr pas des infections sexuellement transmissibles, qui peuvent être néfastes pour la fertilité, sans parler des risques sur la santé au global. Donc en cas de doute, misez plutôt sur le préservatif 🙂
L’importance de réinventer sa sexualité en période fertile
De plus, si on s’en tient aux règles les plus strictes, il faudrait s’abstenir d’avoir des rapports sexuels sur toute la durée de la fenêtre fertile. Inconvénient néanmoins à nuancer ici, en rappelant qu’on peut très bien faire des câlins sans pénétration (c’est le moment de faire marcher votre imagination ;)).
Par ailleurs, selon les méthodes, les rapports avec protection sont autorisés pendant la période fertile, donc vous pouvez utiliser un préservatif si l’envie est trop forte !!
Les autres méthodes naturelles de contraception basées sur l’observation du cycle menstruel
Quand on parle des méthodes naturelles de contraception, on parle des méthodes basées sur l’observation de la glaire, mais d’autres méthodes existent ! Elles n’ont néanmoins pas les excellents résultats de la méthode symptothermique.
La méthode Ogino ou méthode du calendrier
La méthode Ogino est la méthode naturelle de contraception la plus connue et celle qui provoque certainement le plus d’amalgames !
Elle part du principe qu’un cycle a une durée régulière et qu’une femme ovule forcément 14 jours avant ses prochaines règles : on l’appelle aussi la méthode du calendrier et c’est sur elle que se basent les applis de cycle.
Du coup, pour éviter de tomber enceinte, elle requiert une abstinence périodique les jours entourant l’ovulation prévue par le calcul. Sauf que nous ne sommes pas toutes réglées comme des machines et que notre ovulation peut être complètement décalée ! Voici qui explique le taux d’échec de 15% de la méthode Ogino (ou méthode du calendrier, donc) :s
La méthode de la température basale seule
Cette méthode a été adoptée par nos grands-mères qui avaient bien vu que la température corporelle augmentait après l’ovulation ! Le problème, c’est que la température permet de valider l’ovulation a posteriori #cestballot.
Cette méthode n’a pas été évaluée par l’OMS mais une étude a démontré qu’elle ne permettait de repérer l’ovulation que dans 22% des cas.
Le retrait
Cette méthode ne fonctionne pas vraiment, puisque des spermatos peuvent se glisser dans le liquide séminal et il peut donc y avoir fécondation sans éjaculation proprement dite ! Son taux de fiabilité théorique est de 96% et son taux de fiabilité pratique est de 80%. Le taux d’échec est donc de 20%, ce qui est loin d’être négligeable !
La méthode MAMA
La méthode MAMA est la méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée. En fait, on s’appuie sur le fait que l’allaitement (et son hormone, la prolactine) bloque toute nouvelle ovulation chez la femme et donc toute potentielle grossesse. Elle répond à des règles bien précises, qui, lorsqu’elles sont suivies avec rigueur, offrent un indice de PEARL de 98% en pratique.
A qui les méthodes d’observation du cycle peuvent convenir ?
Les méthodes naturelles d’observation du cycle (basées sur la glaire, ou sur la glaire + température basale) peuvent tout à fait convenir aux femmes qui :
ont envie d’arrêter leur contraception hormonale (voire de ne jamais commencer !)
ont tout simplement envie d’observer leur corps de femme (le voir évoluer au cours du cycle est juste magique !)
ne sont pas sous contraceptif hormonal (les hormones de synthèse perturbent la glaire et la température basale)
ont envie de pouvoir facilement permuter entre contraception et conception
ont envie de reprendre le pouvoir sur leur contraception, sans être complètement dépendantes d’un professionnel de santé (même s’il est important d’être suivie par un gynéco ou une sage-femme, ne serait-ce que pour les IST ;))
Donc finalement, ces méthodes peuvent convenir à beaucoup d’entre nous, même si, je le répète, il est important d’être formée avant de se lancer 🙂
Questions fréquentes
Comment est la glaire cervicale sous pilule ?
La glaire sous pilule est totalement perturbée par les hormones de synthèse et son observation est donc très très compliquée (pour ne pas dire impossible). Pour creuser le sujet, on a écrit pour vous un article tout simplement intitulé A quoi ressemble la glaire cervicale sous pilule ? 😉
Quand la glaire cervicale apparaît-elle ?
Tout dépend de chaque femme, mais généralement, on voit apparaître de la glaire cervicale laiteuse, crémeuse lorsque la fenêtre de fertilité s’ouvre, quelques jours avant l’ovulation. Au moment de l’ovulation, elle devient étirable et translucide et une fois l’ovulation passée, elle se fait bien plus discrète. Elle peut être pâteuse, collante, voire quasiment inexistante.
Pourquoi je n’ai pas de glaire cervicale ?
En dehors de la phase fertile, il est normal de ne pas en avoir car, comme les oestrogènes ne sont pas au taquet, le col de l’utérus n’en produit pas beaucoup ou bien, en seconde partie de cycle, elle est asséchée par la progestérone.
Si vous n’en avez pas au moment de l’ovulation, ce n’est pas catastrophique non plus ! Il se peut que vous n’en voyez pas parce que vous n’en produisez pas beaucoup et que cette glaire d’ovulation se s’écoule pas bien. Dans ce cas, il faut simplement améliorer votre glaire cervicale pour qu’elle soit la meilleure messagère possible 😉
Et voici pour notre panorama des méthodes de contraception basées sur l’aspect de la glaire ! Notre glaire, ce précieux indice que nous envoie le corps sur notre fertilité, mais qui, nous l’avons vu, a aussi ses limites. Elle ne suffit pas, à elle seule, à valider une ovulation et donc la fin de la fenêtre fertile et doit idéalement être couplée à d’autres indicateurs comme la température basale, pour être utilisée à des fins de contraception.
De plus, il est essentiel d’être vraiment formée pour comprendre tout ce que notre glaire a à nous dire, car les erreurs d’interprétation sont faciles et courantes !
Pour autant, les méthodes d’observation du cycle sont de très belles alternatives aux contraceptions hormonales, qui n’ont rien à leur envier en termes d’ efficacité (notamment pour la méthode symptothermique) 🙂
Qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà essayé d’observer votre glaire cervicale, que ce soit « juste pour voir » ou pour éviter une grossesse non désirée ? N’hésitez pas à partager vos questions, expériences et ressentis dans l’espace commentaires 🙂