Les idées clés
En raison des douleurs et saignements, les règles peuvent être très fatigantes pour une femme ; mais ce dont on parle moins, c’est la fatigue intense que l’on peut ressentir juste avant ses règles, que nous sommes tout de même 80% à ressentir !
En effet, la fin du cycle menstruel peut nous mettre littéralement à plat : la faute à qui ? À nos hormones, bien sûr ! Ou plutôt, à la chute de nos hormones féminines, aka les oestrogènes et la progestérone, qui sont les gardiennes de notre énergie : une énergie plutôt en expansion en première partie du cycle (merci les oestrogènes) et tournée vers nous-même en deuxième partie de cycle (merci la progestérone).
À la suite de la baisse drastique de nos hormones à l’approche de nos règles, notre sommeil peut s’en trouver perturbé, ce qui est assez normal. Toutefois, on peut aussi ressentir d’autres symptômes qui vont venir continuer de nous drainer, comme des douleurs utérines, des troubles de l’humeur, du stress, de l’anxiété, voire une mini dépression : dans ce cas, on s’éloigne un peu de la normalité du cycle et on expérimente en réalité le SPM, le fameux syndrome prémenstruel (dont on se passerait bien).
Pourquoi on se sent parfois si fatiguée avant nos règles ? Et surtout, quelles sont les solutions (car elles existent !) pour faire en sorte de retrouver un peu d’énergie ? On vous explique tout ça 😉
L'article, en bref
ToggleComment se comportent nos hormones féminines en fin de cycle menstruel ?
Si vous le voulez bien, avant de nous lancer dans le pourquoi du comment on est fatiguées à l’approche de nos règles, voyons ensemble ce qu’il se passe hormonalement parlant en fin de cycle menstruel 🙂
Une fois l’ovulation passée, les oestrogènes chutent et la progestérone, sécrétée par le corps jaune, s’installe. Or, cette hormone a une action apaisante, car elle agit sur un neurotransmetteur, le GABA, qui inhibe le système nerveux. Elle relaxe également les muscles du corps ! Il faut bien comprendre que la progestérone est l’hormone qui, une fois l’ovulation passée, part du principe qu’il y a eu fécondation, et qu’il faut donc nous préparer à la grossesse. Elle nous transforme en « maman en devenir », nous détend (sur tous les plans) et nous invite à ralentir le rythme 🙂
En revanche, au bout de quelques jours, la production de progestérone diminue à son tour, car sans fécondation, le corps jaune s’atrophie et finit par mourir. L’endomètre, qui était maintenu par la progestérone, se détache et les règles font leur grand come back 🙂 Nos hormones féminines sont à zéro, avant que les oestrogènes ne remontent un peu plus tard pour préparer l’ovulation.
Les facteurs qui expliquent la fatigue en fin de cycle menstruel
La baisse hormonale
Vous l’avez compris, en fin de cycle menstruel, nos hormones féminines, les oestrogènes et la progestérone, sont en chute libre, pour atteindre un niveau minimal. Pendant cette phase de sevrage hormonal, le cerveau doit un peu retrouver ses repères, ce qui peut affecter notre niveau d’énergie et notre comportement.
Les douleurs prémenstruelles
Certaines d’entre nous peuvent être fatiguées avant les règles en raison des douleurs utérines ou lombaires, qui témoignent du fait que l’utérus se prépare à évacuer sa muqueuse et se contracte. Lorsque la progestérone chute, le corps ne bénéficie plus de son action relaxante sur nos muscles : ainsi l’utérus, qui est composé d’une couche musculeuse pour pouvoir se contracter, peut nous faire souffrir, surtout si les contractions sont trop fortes.
Ces douleurs peuvent être plus ou moins marquées pour celles qui souffrent d’un syndrome prémenstruel (SPM) ou d’endométriose (dans ce cas, les douleurs peuvent aussi être localisées au niveau digestif, de la vessie, de l’anus, etc.). Par ailleurs, les maux de tête et migraines hormonales peuvent également être éprouvants et augmenter notre niveau de fatigue.
Un sommeil perturbé en fin de cycle menstruel
Ce que l’on ne sait pas toujours, c’est que la chute des hormones du cycle menstruel peut aussi perturber notre sommeil, car ces dernières ne gèrent pas que notre système reproducteur !
En effet, les oestrogènes, par exemple, dopent notre production de sérotonine, le neurotransmetteur de l’apaisement qui nous prépare au sommeil ; la progestérone, quant à elle, inhibe notre système nerveux. Sans ces deux hormones, il peut être plus difficile de bien dormir ! On peut également se sentir plus stressée, plus anxieuse en toute fin de cycle, du fait de l’absence de nos hormones.
Cette anxiété peut être très intense chez certaines femmes en fin de cycle, notamment pour celles qui souffrent de TDPM, de trouble dysphorique prémenstruel. Il s’agit d’une forme plus sérieuse de SPM, touchant essentiellement la sphère psychologique et émotionnelle, et qui est diagnostiquée par un gynécologue ou un psychiatre. Cette sorte de dépression prémenstruelle est transitoire et s’envole dès que les saignements démarrent ! Bien sûr, le TDPM fatigue énormément et si vous en souffrez, on vous envoie toute notre force <3 et on vous invite à consulter un professionnel médical.
Dans le même temps, les oestrogènes régulent notre température : ainsi, même si la progestérone a tendance à légèrement l’augmenter, cette hausse n’est pas trop gênante et ne nous empêche pas, normalement, de bien dormir. Or, quand les oestrogènes chutent en fin de cycle, notre température peut augmenter et il n’est pas rare qu’on expérimente quelques sueurs nocturnes avant les règles, ce qui, évidemment, ne favorise pas un sommeil réparateur.
Le manque de fer
Cela concerne surtout la fatigue pendant les règles, mais certaines femmes peuvent aussi avoir moins d’énergie parce que leurs menstruations leur font perdre une partie de leur fer, et provoquer une anémie. Cette carence peut se faire ressentir pendant les règles, mais aussi sur tout le cycle, si les réserves en fer s’amenuisent de cycles en cycles.
En effet, le fer est un élément indispensable à notre bonne forme physique, car il permet d’oxygéner nos cellules. Il participe aussi à de nombreuses réactions enzymatiques impliquées dans la production d’énergie au niveau cellulaire. Il est donc important d’avoir un niveau de fer suffisant et de contrôler son taux de fer si on se sent trop fatiguée.
Comment limiter la fatigue avant les règles ?
Vous l’aurez compris, il est normal de ressentir un peu plus de fatigue avant nos règles, en raison de la présence de progestérone, puis de la chute hormonale. Néanmoins, il est aussi possible de mieux vivre ce « passage à vide » et de lutter contre la fatigue 🙂
Accepter le besoin de ralentir
Il est tout d’abord crucial d’intégrer que, durant quelques jours avant les règles, nous ayons besoin de nous reposer. Pour ce faire, on peut, dans la mesure du possible, aménager son emploi du temps afin de l’alléger des tâches qui nous en demandent trop : les réunions, les sorties, les rendez-vous stressants. etc., sont à réserver (si possible) plutôt aux phases précédant l’ovulation, quand les oestrogènes sont au max, nous boostent et nous donnent l’énergie de sociabiliser.
En fin de cycle, on va préférer travailler seule (surtout que le SPM peut aussi provoquer quelques sautes d’humeur qui peuvent rendre la collaboration entre collègues un peu compliquée !), à notre rythme. C’est aussi une phase durant laquelle on peut être plus concentrée et créative et dont on peut profiter pour travailler sur des sujets de fond !
Bien sûr chacune fait comme elle le sent et on n’est pas du tout obligées de caler notre vie sur notre cycle menstruel, mais si vous sentez que cela vous apaise pendant cette grosse fatigue d’avant règles, alors faites un peu le ménage dans votre agenda !
Soigner son sommeil
Prendre soin de son sommeil est crucial, et d’autant plus avant les règles ! Pour ce faire, essayez de mettre en place une routine apaisante avant d’aller dormir, de maintenir une température de 19 degrés maximum dans votre chambre, de dormir dans le noir et avec le moins de sources de bruit possible.
De la même manière, choisissez des matières naturelles et respirantes comme le coton ou le lin pour votre literie, qui retiendront moins la chaleur et sont thermorégulatrices.
Si vous sentez que votre sommeil est systématiquement perturbé en fin de cycle, vous pouvez vous aider de plantes à ce moment-là, pour aider à l’endormissement (on vous en cite plusieurs à la fin de cet article). En ciblant, vous n’avez pas besoin de prendre des cachets tous les jours, mais juste ceux qui sont compliqués du fait de vos hormones : )
Adopter une alimentation « énergie-friendly »
L’énergie passe aussi (et surtout !) par l’assiette ! Même si les fringales sont l’un des symptômes courants avant les règles (surtout en SPM), essayez de vous tourner vers des aliments véritablement nourrissants : évitez le sucre blanc et les plats industriels qui n’apportent rien de bon, tout comme l’alcool, qui peut vraiment ruiner votre sommeil.
En revanche, les protéines sont les bienvenues (elles sont rassasiantes et l’un des « matériaux » servant à la fabrication de nos hormones et neurotransmetteurs), tout comme les bons gras (notamment les omégas 3, qui apaisent le système nerveux et sont anti-inflammatoires), les légumes et fruits (qui apportent des vitamines et minéraux) et les sucres semi-complets ou complets (qui apportent de l’énergie sans faire grimper notre glycémie et nous plomber comme le fait le sucre blanc).
Pour ce qui est du café : on SAIT à quel point on peut avoir l’impression d’en avoir besoin en intraveineuse avant nos règles, tellement on est crevée. Il s’agit néanmoins d’une fausse bonne idée, car le café, surtout pris à jeun au réveil, vient en fait piller nos réserves énergétiques et faire grimper le cortisol, l’hormone du stress. Si vous choisissez de le prendre après un repas, gardez en tête qu’il altère aussi notre absorption de fer, dont on a parlé précédemment ; et bien sûr, il vaut mieux éviter d’en boire après 15 heures, car la caféine perturbe notre sommeil. En clair, vous pouvez boire du café, mais plutôt en fin de matinée 🙂
Rester hydratée
La fatigue est l’un des symptômes de la déshydratation, même légère : ainsi, pensez à boire environ 1,5 litre d’eau par jour, entre les repas. Toutefois, répartissez bien vos apports hydriques sur la journée, car si vous buvez trop en soirée, vous aurez envie d’aller aux toilettes dans la nuit et vous devrez donc vous relever 😉
Apaiser son stress
Le stress et l’anxiété sont des perturbateurs majeurs de notre sommeil et les ruminations mentales et autres « coups de pression » peuvent aussi nous fatiguer en journée : il est donc important de trouver une routine apaisante qui vous convienne pour vous ressourcer, recharger vos batteries et réduire votre niveau de stress, ou augmenter votre résistance aux sources de stress que vous ne pouvez pas éviter.
Cela peut passer par la respiration, la méditation, l’écriture ou toute autre activité qui vous apaise, comme jouer avec votre animal de compagnie, lire un bon livre, faire un puzzle ou autre 🙂
Pratiquer une activité physique
D’ailleurs, faire du sport est aussi une excellente manière de réduire son niveau de stress, de bien dormir et donc de lutter contre la fatigue ! En effet, cela augmente la production de dopamine et d’endorphines, qui sont apaisantes 🙂 Bien sûr, l’idée n’est pas de vous forcer à faire du running tous les jours : écoutez-vous et ajustez votre pratique sportive à votre niveau d’énergie et vos éventuelles douleurs. Marcher au soleil ou faire des étirements, c’est aussi pratiquer une activité physique 🙂
De la même manière, si vous sentez que vous êtes fatiguée parce que votre système nerveux vous joue des tours (et que vous tenez littéralement par les nerfs) et que votre physique, lui peut suivre, une activité cardio un peu exigeante peut aussi vous faire du bien en fin de cycle menstruel.
Par ailleurs, pratiquer une activité physique douce peut aussi réduire les douleurs ressenties avant les règles, en « décrispant » le corps 🙂
Mais contrairement aux idées reçues, faire du sport avant et pendant ses règles peut grandement apaiser les symptômes, tant physiques qu’émotionnels. Certes on va s’écouter et ne pas se brusquer, mais on a tout intérêt à bouger pendant cette période là, vous verrez comme l’effet est positif !
Prendre des compléments alimentaires
Enfin, certains compléments alimentaires peuvent aussi vous aider pour lutter contre la fatigue avant les règles 🙂
Pour bien dormir et réduire les insomnies, vous pouvez essayer la mélatonine ou encore des plantes comme la mélisse, la valériane ou la passiflore.
Les plantes adaptogènes (rhodiole, ashwagandha etc.) peuvent aussi vous aider en cas de troubles de l’humeur, de déprime, de baisse de résistance face au stress.
L’achillée millefeuille peut aussi soutenir votre progestérone avant les règles, pour profiter le plus longtemps possible de son effet apaisant.
En cas de carence avérée et diagnostiquée par un professionnel de santé, vous pouvez aussi prendre un traitement ou un complément alimentaire à base de fer.
Certaines plantes énergisantes peuvent réduire votre fatigue, comme le ginseng.
Le magnésium aide aussi à lutter contre le stress et à réduire les contractions musculaires, qui peuvent causer certaines douleurs avant les règles.
Ce sont des pistes parmi d’autres ! N’hésitez pas à creuser en fonction de vos problématiques propres, à demander conseil à un professionnel de santé et surtout à bien vérifier toutes les contre-indications !
Apaiser son syndrome prémenstruel
Si votre grosse fatigue provient de douleurs prémenstruelles trop intenses et/ou si elle s’accompagne de fringales irrépressibles, d’une mauvaise humeur, de maux de tête etc., vous êtes surement sujette au syndrome prémenstruel, et la fatigue n’est pas le seul symptôme sur lequel il est important de travailler pour retrouver un niveau d’énergie convenable.
Dans ce cas, n’hésitez pas à demander un rendez-vous auprès de votre médecin, afin de creuser la question et éventuellement réaliser un bilan hormonal. En effet, il est possible que votre progestérone chute un peu trop tôt après votre ovulation, ce qui peut expliquer vos symptômes.
Et sinon n’hésitez pas à rejoindre le Moody Club, the programme pour mettre un coup de pièce aux fesses de son SPM, dans la joie et la bonne humeur !
Fatigue avant les règles : à quel moment consulter un médecin ?
Si la fatigue prémenstruelle est normale et assez courante, il est néanmoins important de consulter lorsque la fatigue est tellement intense qu’il vous est impossible de réaliser vos activités quotidiennes, parce que vous vous sentez vraiment trop drainée, vidée, épuisée.
Pour rappel, ressentir une fatigue importante est l’un des symptômes courants du syndrome prémenstruel (SPM), qui n’est quant à lui pas physiologique et sur lequel on peut travailler. Cette fatigue, si elle est associée à des troubles de l’humeur assez marqués, peut aussi cacher un TDPM (le trouble dysphorique prémenstruel dont on a parlé précédemment). Donc n’hésitez pas à en parler à votre médecin, votre gynécologue ou votre sage-femme 🙂
On sait à quel point il peut être confusant et culpabilisant de ressentir une baisse de régime et une grosse fatigue avant les règles, en fin de cycle, alors qu’on se sentait très bien quelques jours auparavant. Nos hormones féminines font de nous des êtres cycliques et il est normal que nous connaissions des variations d’énergie selon la phase du cycle dans laquelle on se trouve 🙂
Néanmoins, lorsque la fatigue est vraiment trop importante, il peut être intéressant de creuser pour voir si un SPM ne serait pas à l’oeuvre. Dans tous les cas, surtout, prenez soin de vous et ralentissez si vous en ressentez le besoin 🙂 (et jetez un oeil au Moody Club, on l’a vraiment conçu pour vous aider à retrouver la pêche pendant la période qui précède vos règles !).
Qu’en dites-vous ? Est-ce que vous comprenez mieux le lien entre la fatigue et la phase prémenstruelle ? Si vous avez une question ou une remarque, n’hésitez pas à nous en faire part en commentaire 🙂
Les sources complémentaires
2 réflexions au sujet de “Pourquoi on ressent parfois une grosse fatigue avant les règles ?”
Bonjour Laurène ! Que penses-tu de la spiruline en tant que complément alimentaire (contre la fatigue, pour la fertilité)
Peut-on considérer les jours de spotting prémenstruels comme des jours faisant partie de la phase lutéale ?
Merci à toi 🙂
Coucou ! Concernant la spiruline, elle peut effectivement aider car elle est antioxydante et soutient la production de globules rouges, mais on te recommande de la choisir de qualité biologique et made in France, pour qu’elle ne contienne pas de molécules problématiques 🙂
Et concernant les jours de spottings prémenstruels, oui, ils appartiennent à la phase lutéale : les règles démarrent au premier jour de saignement franc qui nécessite une protection 🙂 Très bonne journée à toi !