Les idées clés
Qui n’a pas déjà constaté une augmentation (plus ou moins) significative de son poids sur la balance et réalisé, au fil des cycles, que cette prise de poids avait lieu juste avant les règles ?
Et cela est tout à fait normal et physiologique ! En effet, nos hormones jouent un rôle dans notre appétit, notre humeur et notre digestion (entre autres), ce qui explique qu’on peut prendre facilement une taille de pantalon avant nos règles (avant de revenir à notre taille habituelle quelques jours après). Donc règle numéro 1 : on ne se pèse pas dans les jours qui précèdent ses règles, pour éviter tout ascenseur émotionnel inutile !
Et surtout la bonne nouvelle, c’est qu’il existe aussi des solutions pour éviter que cette prise de poids ne soit excessive et éviter qu’on se sente trop « gonflée », trop « bouffie » avant que nos règles démarrent 🙂
L'article, en bref
ToggleQue se passe-t-il hormonalement parlant juste avant les règles ?
Pour bien comprendre pourquoi on peut prendre un peu de poids en fin de cycle, il est important de voir ensemble comment les hormones de notre cycle menstruel se comportent !
Après l’ovulation
Le cycle menstruel se scinde en deux grandes phases : la phase pré-ovulatoire, qui démarre le premier jour des règles et se termine avec l’ovulation et la phase post-ovulatoire, qui commence après l’ovulation et s’achève le premier jour des règles suivantes. La phase post ovulatoire dure entre 11 et 16 jours, parfois moins, mais jamais plus (hormis en cas de grossesse).
L’ovulation est donc l’événement central du cycle, qui marque un « switch » entre les oestrogènes de la phase pré-ovulatoire et la progestérone de la phase post-ovulatoire.
La progestérone est une hormone sécrétée par le corps jaune, qui prépare le corps à la grossesse, qu’il y ait fécondation ou non et qu’on ait envie d’être enceinte ou non. Elle est « programmée » pour nous permettre de démarrer la création d’un petit être !
La chute hormonale de fin de cycle menstruel
La progestérone est sécrétée de manière exponentielle pendant les 7 jours qui suivent l’ovulation, puis, sans grossesse, le corps jaune finit par se désagréger et la progestérone amorce sa descente. Quand elle arrive à un niveau minimal, l’endomètre (la muqueuse utérine) se détache : ce sont les règles, qui marquent alors le début d’un nouveau cycle. Les oestrogènes qui étaient également un peu présents pendant la phase ovulatoire chutent eux aussi en fin de cycle.
L’impact des oestrogènes et de la progestérone sur notre prise de poids avant les règles
La présence de ces hormones féminines dans notre sang a bien sûr un impact sur notre fertilité et notre cycle menstruel, mais pas que ! Les oestrogènes et la progestérone ont également d’autres effets sur notre santé générale au global, dont on ne se doute pas toujours. Et cela inclut notre appétit et notre prise de poids en fin de cycle, juste avant les règles !
Fringales
La progestérone est, on l’a dit, l’hormone qui nous prépare à la grossesse. Du coup, elle va faire en sorte qu’on “prenne des forces” pour porter notre bébé (même s’il n’existe pas !). Pour ce faire, elle agit sur les deux hormones qui régulent notre appétit : elle augmente notre sensibilité à la ghréline (qui stimule notre appétit) et diminue notre sensibilité à la leptine (qui nous envoie le signale de satiété et nous dit d’arrêter de manger). Voilà qui explique pourquoi on a FAIM après l’ovulation !
Par ailleurs, la progestérone est aussi très occupée à densifier l’endomètre et à faire de notre utérus un nid ultra douillet dans lequel l’embryon pourra s’accrocher et se développer. Or, ce processus de construction est très énergivore pour l’organisme, ce qui contribue à augmenter notre métabolisme de base (qui atteint son max juste avant les règles) d’environ 8% (soit 164 calories par jour).
C’est peu, mais ça explique quand même qu’on ait un peu plus faim après l’ovulation : c’est physiologique 🙂 Mais ce n’est pas non plus une raison de se jeter sur les paquets de Pringles et de Pépitos. En effet, ce qui nous pousse aux fringales et aux grignotages avant nos règles, c’est la fameuse chute hormonale de la fin du cycle ! Cette chute entraîne une sorte de sevrage pour notre cerveau, qui “bugue” un peu et peut se trouver tout chamboulé. Pendant ce temps d’ajustement, notre humeur et notre comportement (notamment alimentaire) peuvent être affectés et on peut alors se tourner vers des aliments gras, salés et sucrés qui expliquent notre prise de poids pré-règles.
Ce symptôme est majoré en cas de syndrome prémenstruel, avec parfois comme des « rages » alimentaires irrépressibles (on est toutes passées par là, I feel you).
Transit ralenti
Une autre raison qui explique notre prise de poids transitoire, c’est un autre effet de la progestérone : elle ralentit le transit ! En effet, elle a une action relaxante sur les muscles et cela vaut aussi pour les muscles lisses de l’intestin, qui se contractent moins pour propulser les aliments dans le tube digestif. On est donc plus facilement constipée et on pèse plus lourd 🙂
Ce ralentissement de la digestion peut d’ailleurs aussi provoquer des problèmes de ballonnements, qui ont tendance à s’accentuer avant les menstruations.
Rétention d’eau
Pendant ce temps, les œstrogènes, eux, ont tendance à favoriser la rétention d’eau ! C’est un peu technique, mais ls agissent en effet sur l’hormone anti-diurétique (ADH) et influencent l’équilibre électrolytique en favorisant la rétention de sodium, ce qui entraîne une rétention d’eau associée. Ils ont aussi tendance à augmenter la perméabilité des capillaires sanguins, permettant à plus de liquide de passer dans les tissus. C’est ce qui explique, en partie, qu’on se sente toute gonflée à l’approche des règles, avec des tensions mammaires, par exemple et que l’on prenne un peu de poids de manière temporaire : on ne prend pas du gras, mais on retient l’eau, un peu comme une éponge !
Ce phénomène est d’autant plus marqué en cas d’hyperoestrogénie après l’ovulation, lorsque les oestrogènes sont présents en trop grande quantité par rapport à la progestérone, et surtout en cas de syndrome prémenstruel.
Stress et émotions
Les hormones du cycle menstruel ont aussi des « effets secondaires » sur notre humeur. En effet, la chute hormonale entraîne une baisse de la sérotonine et de la dopamine (soutenue par les oestrogènes) et du neuro-transmetteur GABA (qui nous apaise et est boosté par la progestérone) : on est donc plus déprimée, on a moins d’entrain et on a donc tendance à manger plus d’aliments satisfaisants et réconfortants (souvent gras, sucrés et salés) juste avant et pendant nos règles, quand nos hormones féminines sont au plus bas.
Ce comportement alimentaire modifié avant les menstruations peut conduire à une certaine prise de poids !
Vous l’aurez compris, si on prend du poids avant nos règles, ce n’est pas à cause du poids du sang que l’on stockerait dans l’utérus, qui ne représente de 60 ml environ : il faut plutôt regarder du côté de notre appétit qui augmente de manière physiologique, de notre transit ralenti (merci la progestérone), du phénomène de rétention d’eau (merci les oestrogènes) et de nos neurotransmetteurs qui nous rendent tristes et stressées, telles des Brigdet Jones qui noient leur désarroi dans leur pot de Ben & Jerrys (merci la chute hormonale).
Quelques tips pour mieux vivre la prise de poids avant les règles
Heureusement, il existe des astuces et des solutions pour éviter de se transformer en petit bonhomme Michelin avant nos règles 😉
Bien s’hydrater
Tout d’abord, il est important de bien s’hydrater et boire au moins 1,5 litre d’eau par jour ! Cela permet de réduire la constipation, mais aussi de lutter contre le phénomène de rétention d’eau : oui, même si cela parait contre-productif !
Bien boire aide à évacuer l’eau infiltrée et piégée dans les tissus, tout en stimulant les reins. Par ailleurs, boire plus d’eau aide à diluer l’excès de sodium dans l’organisme, et favorise une meilleure circulation sanguine, ce qui aide à prévenir la stagnation des fluides dans les tissus. Sans oublier qu’une déshydratation, même légère, peut entraîner un dysfonctionnement du système d’élimination de l’eau et déclencher un processus de stockage.
Faire circuler sa lymphe
De la même manière, il est important de permettre à la lymphe de bien circuler dans le corps : la lymphe, c’est ce liquide blanc/jaunâtre qui circule dans un réseau parallèle à la circulation sanguine. Elle contient les déchets de l’organisme, participe à notre immunité et à la digestion des graisses.
Or, contrairement au sang, elle ne dispose pas de pompe pour la faire circuler ! Elle peut donc avoir tendance à stagner, ce qui contribue à la sensation de lourdeur constatée avant les règles. Pour la faire circuler, on peut par exemple pratiquer le brossage à sec 🙂
Munie d’une brosse en bois aux poils semi-rigides, vous pouvez vous brosser le corps, en démarrant par les jambes et en remontant jusqu’au coeur : toujours de bas en haut, car la lymphe a besoin de remonter jusqu’aux clavicules, pour pouvoir rejoindre la circulation sanguine.
Manger le plus sainement possible
Même si on sait qu’il est parfois très compliqué de se nourrir de manière équilibrée avant les règles, tellement nos fringales nous poussent à consommer de la junk-food, l’idée est d’intégrer des aliments qui vont vous aider à « dégonfler » et à apaiser vos émotions, tout en vous apportant les nutriments dont vous avez besoin en phase post-ovulatoire :
Des légumes et notamment des légumes verts pour aider le transit, et faire le plein de vitamines et minéraux
Des bons gras comme des omégas 3 qui vont aider à réguler la sphère nerveuse
Des aliments riches en magnésium, là encore, pour réduire le stress (graines de tournesol, de sésame, noix de cajou, avocats, légumineuses, chocolat noir, etc.)
Des protéines, qui calent pour de vrai, animales ou végétales
Des glucides complets ou semi-complets qui aident aussi au transit
Des aliments riches en potassium pour contrecarrer les effets du sodium sur la rétention d’eau (fruits secs, champignons, légumineuses, avocats, bananes, cacao, etc.)
Des épices et aromates comme le cumin, le gingembre, le basilic ou l’anis vert, qui permettent de réduire les ballonnements.
Adapter son dressing en conséquence
En phase post-ovulatoire, n’hésitez pas à porter des vêtements plus amples, dans lesquels vous vous sentez à l’aise. Il peut arriver qu’on prenne une petite taille de plus de manière transitoire avant les règles, ne vous alarmez pas si c’est votre cas et choisissez des coupes et matières fluides 🙂
Bouger
Avoir une activité physique, même douce, avant les menstruations peut vous aider à réguler votre prise de poids. Cela est aussi bénéfique pour la constipation, la rétention d’eau, la bonne circulation de la lymphe et du sang, ainsi que pour l’humeur, puisque le sport permet de sécréter des endorphines 🙂
Bien sûr, adaptez votre activité physique à votre niveau d’énergie : si vous vous sentez trop à plat avant vos règles, marcher, vous étirer doucement ou pratiquer un peu de yoga peut vous faire beaucoup de bien.
Réduire la congestion pelvienne
On peut aussi prendre du poids et se sentir toute bouffie en fin de cycle en raison d’une congestion pelvienne, quand du sang s’accumule dans le petit bassin, sans s’évacuer par le vagin. Cela peut notamment être le cas lorsqu’on sent que les règles vont arriver, mais qu’elles ne sont pas encore là !
Dans ce cas, là encore, l’hydratation et le mouvement peuvent aider, comme certaines plantes telles que le gingembre, le marronnier d’Inde, le petit houx, la vigne rouge ou encore l’achillée millefeuille si vous n’êtes pas en essai bébé – vérifiez toujours les contre-indications et demandez conseil à votre médecin avant de prendre une plante 😉
Travailler sur son SPM
Enfin, si vous sentez qu’il y a éventuellement un petit déséquilibre hormonal chez vous en fin de cycle (avec notamment une insuffisance en progestérone après l’ovulation), et que vous ressentez des symptômes typiques du SPM (irritabilité, fatigue, migraines, grosses fringales, etc.) avant vos menstruations, vous pouvez faire en sorte d’apaiser ces symptômes en travaillant sur votre syndrome prémenstruel.
Questions fréquentes
À quel moment du cycle menstruel se peser ?
Dans la mesure où on a tendance à prendre du poids avant les règles, il est préférable, on l’a dit, d’éviter cette phase du cycle pour monter sur la balance !
De manière générale, essayez de vous peser toujours au même moment du cycle, pour que les variations hormonales perturbent le moins possible vos observations 🙂
Est-ce normal de prendre du poids sous pilule ?
Il est fréquent de prendre du poids sous pilule, mais cela n’arrive pas à toutes les femmes. Si c’est votre cas et que cette prise de poids vous parait trop conséquente, n’hésitez pas à en parler à votre gynécologue ou votre sage-femme pour éventuellement choisir une autre pilule ou un autre moyen de contraception.
Quand perd-t-on le poids pris pendant les règles ?
Généralement, la prise de poids est transitoire et s’annule une fois que les règles démarrent, même si cela peut prendre quelques jours. En effet, le transit reprend généralement son rythme habituel et la rétention d’eau est diminuée une fois que le cycle reprend 🙂
Et voilà ! On espère vous avoir rassurées et rappelé que ces changements de poids au fil du cycle (et surtout à la toute fin) sont normaux, naturels et concernent de nombreuses femmes. Ils s’expliquent très simplement par nos fluctuations hormonales, qui ont un impact sur notre poids, notre transit, mais aussi notre humeur et donc nos comportements alimentaires 🙂
Quelles sont vos impressions à ce sujet ? Est-ce que vous aviez remarqué une variation de votre poids (plutôt à la hausse) avant vos règles ? 🙂
Les sources complémentaires