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progestérone grossesse

La progestérone, la réelle hormone de grossesse

Les idées clés

  • La progestérone est l’hormone qui prépare le corps à la grossesse après l’ovulation (qu’il y ait un désir de maternité ou non !).
  • Elle prépare notamment la muqueuse utérine à l’implantation de l’embryon en cas de fécondation et peut limiter le risque d’une fausse couche précoce.
  • On peut identifier un manque de progestérone par prise de sang ou test urinaire, mais aussi en étant attentive à son cycle avant la grossesse.
  • En cas de carence avérée ou en parcours PMA, les médecins peuvent proposer des traitements pour rétablir un taux normal de progestérone. Il existe également des solutions naturelles pour combler ce déficit !

  • Lorsque l’on parle de « l’hormone de grossesse », on pense généralement à la beta HCG, l’hormone détectée par les tests de grossesse. Mais si on vous disait qu’avant la beta HCG, il y a une autre hormone qui permet, justement, de démarrer cette si folle aventure qui dure 9 mois ? Et oui ! La véritable hormone de grossesse, c’est la progestérone.

    Dans ce qui suit, on vous explique quel est le rôle de la progestérone dans la fertilité et pourquoi, quand elle est un peu dans les chaussettes, sa carence peut entraver les chances de concevoir chez certaines femmes, ou bien compliquer le début de grossesse. Et évidemment, on va aussi vous parler des solutions qui existent pour revenir à l’équilibre si besoin ! 🙂



    rôle progestérone

    Quel est le rôle de la progestérone ?

    Avant la grossesse

    La progestérone est l’une des deux hormones clés du cycle menstruel, avec les œstrogènes. Si les œstrogènes sont plutôt présents avant l’ovulation, la progestérone n’est quant à elle sécrétée qu’après l’ovulation, par le corps jaune, qui est le petit sac dans lequel se développait l’ovule avant son « éjection » dans la trompe utérine. Cette hormone n’est pas présente en quantité physiologique chez les femmes qui n’ovulent pas, en cas d’aménorrhée ou de prise d’un contraceptif hormonal, par exemple. En effet, sans ovulation, pas de progestérone !

    Si elle est sécrétée après l’ovulation, ce n’est pas pour rien : la progestérone est l’hormone « pro-gestation » qui met tout en oeuvre pour favoriser une grossesse, même si on n’a pas prévu de concevoir sur le cycle en cours !

    Mais comment fait-elle ?

    Premièrement, elle permet la nidation, en faisant de notre utérus un cocon parfaitement accueillant. Elle densifie et vascularise la muqueuse utérine, afin de créer des aspérités auxquelles l’embryon puisse s’accrocher, puis avoir accès à tous les nutriments nécessaires à son développement ! 

    La progestérone est aussi la « gardienne du temple », puisqu’elle maintient cet endomètre sur lequel elle travaille avec soin : c’est la raison pour laquelle quand elle chute en fin de cycle s’il n’y a pas eu de fécondation, celui-ci se délite et les règles arrivent 🙂 En revanche en cas de grossesse, la progestérone tourne à plein régime pendant 9 mois pour que ce nid qui abrite l’embryon reste bien en place au creux de l’utérus.

    Par ailleurs, elle assèche et compacte la glaire cervicale pour verrouiller le col et protéger l’éventuel embryon des intrus, tels que les agents pathogènes.

    La progestérone augmente aussi notre température corporelle : elle nous place en mode « couveuse », pour que l’embryon puisse se développer correctement, dans ce climat un peu plus chaud qu’avant l’ovulation !

    De plus, comme pour elle, à chaque cycle, une grossesse peut être lancée, dans le doute, elle exerce un rétrocontrôle négatif vers le cerveau, l’empêchant de stimuler les ovaires et donc de préparer la maturation d’un nouvel ovule tant qu’elle est dans la place : c’est la garante de l’impossibilité d’une double ovulation chez la femme plus tard au cours d’un même cycle.

    Enfin, la progestérone détend les muscles et a des vertus apaisantes. Elle a d’ailleurs d’autres bienfaits pour la santé féminine, mais ce n’est pas l’objet de cet article 🙂

    Hors grossesse, la sécrétion de progestérone suit une courbe semblable à un dôme : sa concentration progresse sur les 7 premiers jours de la phase post-ovulatoire, puis elle décline doucement : lorsqu’elle arrive à un niveau minimal, l’endomètre se détache (la gardienne du temple a lâché l’affaire!), et les règles surviennent. Mais si grossesse il y a, le scénario est tout à fait différent 🙂

    progestérone en phase post-ovulatoire
    La progestérone chute en fin de cycle s’il n’y pas eu de fécondation

    Pendant la grossesse

    Une fois que l’embryon est accroché à la paroi de l’utérus (7 jours après la fécondation environ), il secrète de la beta HCG : cette hormone bien particulière signale au corps jaune de continuer à sécréter de la progestérone pour maintenir la grossesse. Au bout de 3 mois, le placenta prend le relais du corps jaune pour produire cette hormone, et le corps jaune peut disparaitre, après avoir abattu un boulot incroyable pour maintenir la grossesse pendant tout le premier trimestre.

    Le taux de progestérone augmente tout au long de la grossesse, avec une accélération au deuxième trimestre : elle continue ensuite d’augmenter au troisième trimestre, mais à un rythme moins soutenu.

    NB : pas de stress si vous dosez votre progestérone à quelques jours d’intervalle en tout début de grossesse : elle est assez stable au début, fluctue même au cours de la journée, et monte plus tard au fil des mois !

    Ses missions sont les mêmes qu’en phase lutéale, en version ++ :

    • La glaire devient un véritable amas compact, et forme alors le bouchon muqueux

    • Elle relâche les ligaments et les tendons, pour éviter les contractions de l’utérus avant l’accouchement !

    • Elle augmente aussi le débit respiratoire (une femme enceinte respire pour deux !)

    • Elle prépare les glandes mammaires à l’allaitement

    • Et bien sûr, elle continue d’assurer le maintien de l’endomètre 🙂

    En revanche, parmi les effets moins cool, elle peut également provoquer de la fatigue et éventuellement de l’acné et des ballonnements, ainsi qu’un ralentissement du transit, des reflux gastriques ou des nausées.

    La sécrétion de progestérone en cas de grossesse
    La progestérone se maintient en cas de grossesse


    signes carence progestérone

    Quels sont les symptômes d’un manque de progestérone ?

    Vous l’aurez compris, la progestérone est très importante en pré-conception et durant la grossesse. Or, il arrive que cette précieuse hormone ne soit pas sécrétée en quantité suffisante par le corps jaune et compromette alors l’implantation d’un embryon ou son maintien en début de grossesse. Voici quelques indices qui peuvent vous mettre sur la piste d’une insuffisance lutéale (c’est-à-dire un déficit de progestérone) !

    Avant la grossesse

    • Une phase lutéale courte (inférieure à 10 jours) : la phase post-ovulatoire (donc comprise entre l’ovulation et le début des règles) doit normalement durer entre 11 et 16 jours. Si elle est plus courte, c’est que la progestérone ne parvient pas à se maintenir suffisamment longtemps.

    • Une température en dents de scie après l’ovulation : la progestérone augmente et stabilise la température. Si votre température fluctue beaucoup en phase post-ovulatoire, ça peut être un indice !

    • Un retour de glaire cervicale : idem, la progestérone assèche la glaire cervicale. Donc si vous constatez des pertes crémeuses ou laiteuses, c’est qu’elle ne parvient pas à remplir cette mission, ou du moins qu’elle ne fait pas suffisamment le poids face aux œstrogènes sur cette phase. Attention : il est normal d’avoir à nouveau une glaire cervicale crémeuse juste avant les règles : cela signifie que la progestérone a entamé sa chute avant les oestrogènes, mais pas forcément qu’il y a une insuffisance.

    • Un syndrome prémenstruel marqué, avec des douleurs physiques ou une irritabilité, par exemple : il est normal de se sentir ralentie, fatiguée ou d’avoir un petit peu mal avant ses règles, mais lorsque ces symptômes sont plus intenses, ils peuvent indiquer un déséquilibre hormonal.

    • Des spottings plusieurs jours avant les règles : la progestérone a pour mission de maintenir l’endomètre, donc s’il commence à se détacher avant l’heure, c’est que sa production est peut être insuffisante ! 1 à 3 jours avant les règles, c’est normal. Plus tôt, c’est probablement lié à une insuffisance en progestérone.

    • Des règles abondantes avec des caillots : idem, lorsque les règles sont abondantes avec des caillots, c’est que la progestérone n’a pas pu faire son travail de densification et créer comme une sorte de « dentelle » utérine. Du coup, l’endomètre se détache en gros « morceaux » !

    Si vous n’êtes pas enceinte et que vous constatez certains de ces indices, notre mini programme Booster sa progestérone peut vous être utile ! Il contient notamment des routines assez complètes mais néanmoins très simples à intégrer dans votre quotidien pour améliorer votre progestérone naturellement 🙂

    Si vous êtes déjà enceinte, certains des conseils seront applicables mais d’autres seront hélas incompatibles avec la grossesse.

    Pendant la grossesse

    La progestérone joue un rôle capital pendant la grossesse. Voici les éventuelles conséquences / risques d’une progestérone trop basse chez les femmes qui attendent un enfant :

    • Certaines femmes peuvent vivre des arrêts de grossesse précoces répétés, car la progestérone n’a pas réussi à maintenir l’endomètre, ou l’embryon n’a pas réussi ou eu le temps de s’implanter. Petite nuance toutefois : une grossesse peut être arrêtée de manière précoce pour d’autres raisons !

    • C’est une cause possible de saignements pendant la grossesse (mais loin d’être la seule et qui ne représente pas forcément un risque pour le bébé !)

    • La progestérone empêche l’utérus de se contracter pendant la grossesse (et réduit donc les risques d’accouchement prématuré).


    progestérone fausse couche

    Est-ce que la progestérone évite les fausses couches ?

    Oui, et non 🙂 Bon déjà, vous le savez, on déteste les mots “fausse couche”, une telle épreuve n’a rien de faux, bien au contraire. On préfère parler d’arrêt précoce de grossesse, mais on est bien conscients que les mots “fausse couche” parlent davantage au plus grande nombre.

    En fait, tout dépend de l’origine de la fausse couche, mais la progestérone peut aider si la phase post-ovulatoire est trop courte, pour laisser le temps à l’embryon de s’accrocher à la paroi de l’utérus. Elle favorise également cette accroche, en densifiant l’endomètre et limite les contractions de l’utérus en début de grossesse. Dans ce sens, un bon taux de progestérone peut prévenir les fausses couches 🙂

    En revanche, si la fausse couche vient par exemple d’une mauvaise qualité ovocytaire ou de spermatozoïdes ayant une malformation génétique, bref d’un embryon qui ne se développe hélas pas comme il devrait, ou encore d’une cause mécanique comme un polype mal placé dans l’utérus, la progestérone (naturelle ou de synthèse) n’aidera pas forcément.

    Reste qu’un bon taux de progestérone est indispensable en début de grossesse pour que celle-ci démarre sous les meilleurs auspices, et qu’une insuffisance est un frein à son bon déroulement, même si ce n’est évidemment pas l’unique frein. 


    dosage progestérone

    Comment savoir si on a assez de progestérone ?

    Pour savoir si votre taux de progestérone est suffisamment haut pour démarrer une grossesse, voici quelques idées :

    • Être attentive aux signaux de votre cycle que nous avons cités précédemment : durée de la phase post-ovulatoire, symptômes du SPM, spottings, règles abondantes avec caillots, etc. Attention, ces signaux ne suffisent pas, seuls, à estimer un déficit en progestérone, il est préférable de confirmer cela avec un test sanguin (cf. ci-dessous)

    • Suivre votre température et vous assurez qu’elle est suffisamment stable en phase post ovulatoire, signe que la progestérone l’est également..

    • Il existe également des bandelettes urinaires, qui vont venir mesurer le métabolite urinaire de la progestérone (son « déchet » présent dans l’urine). On peut par exemple vous recommander les bandelettes Proov (le code EMANCIPEES vous offre 20% de réduction) ou Mira ((le code EMANCIPEES25 vous offre 25 euros sur votre commande)

    • Faire une prise de sang 7 jours après l’ovulation : en effet, la progestérone est normalement à son maximum à ce moment-là ! Veillez en revanche à bien effectuer ce dosage sanguin après une « vraie » ovulation, confirmée par la température et la glaire cervicale, et pas systématiquement le 21e jour de votre cycle comme on l’entend souent, car il est rare qu’une femme ovule à J14 et ce, à chaque cycle 😉 En effet, si vous faites votre prise de sang trop tôt ou trop tard, il y a un risque de mauvais « diagnostic » de votre niveau de progestérone.


    supplémentation progestérone

    Faut-il se supplémenter en progestérone de synthèse en début ou au cours de la grossesse ?

    Tout dépend de cotre situation, et surtout, de l’avis de votre médecin 🙂

    En parcours PMA

    La progestérone de synthèse (par voie vaginale ou orale, voire en injection) est souvent prescrite d’office par les médecins chez les femmes dans le cadre d’un parcours PMA en phase post-ovulatoire. En effet, si le cycle est artificiel, il n’y a pas forcément de corps jaune, et elle s’avère donc indispensable ! On la prend en général pendant tout le premier trimestre, jusqu’à ce que le placenta prenne le relai pour produire cette précieuse hormone. 

    Pour information, même sans grossesse,  la progestérone peut allonger la phase lutéale de manière artificielle (si elle est suffisamment dosée) : c’est la raison pour laquelle on attend 14 jours après l’ovulation ou la ponction (ou 9 jours post transfert d’un blastocyste) pour faire une prise de sang et arrêter la progestérone si la prise de sang est négative, pour permettre à l’endomètre de se détacher.

    À noter : si vous entrez en parcours PMA, arrêtez bien toutes les plantes qui ont une action hormonale, pour ne pas interférer avec le protocole.

    Hors parcours PMA

    Si vous aviez l’habitude de prendre des plantes pour soutenir votre phase post-ovulatoire (comme celles que l’on recommande dans notre mini-programme), vous pouvez continuer une fois que vous avez votre test positif, en étant accompagnée et jusqu’au dosage sanguin prescrit par votre gynécologue. En cas de progestérone un peu trop faible, il pourra prescrire de la progestérone bio-identique ou de synthèse à prendre par voie vaginale ou orale. Si elle est OK, vous pouvez tout arrêter ! 

    Si vous êtes en début de grossesse et souhaitez être accompagnée sur les 3 premiers mois (on sait qu’ils peuvent être source d’angoisse et de solitude), notamment sur ces questions de progestérone (mais pas que, loin de là !), le Mama Club est là pour vous <3


    questions fréquentes

    Questions fréquentes

    La progestérone, seule, ne suffit pas pour tomber enceinte. Avant cela, il faut qu’un ovule soit libéré, puis que le spermatozoïde vainqueur soit présent au bon moment : cela signifie qu’il est nécessaire de connaître sa période fertile pour ne pas rater le coche.

    En revanche, une fois qu’une femme a ovulé, le rôle de la progestérone est de maintenir une éventuelle grossesse en cours, en réunissant toutes les conditions pour que l’embryon s’implante dans la muqueuse utérine et se développe bien. Elle doit donc être sécrétée en quantité suffisante après l’ovulation ! Elle est aussi une aide précieuse pour prévenir les risques de fausses couches ou autres complications.

    On considère qu’un taux suffisant de progestérone se situe au-dessus de 10 ng/mL 7 jours après l’ovulation, et plutôt 20 ng/mL pour les femmes en souhait de maternité.

    Mais attention ! Prenez ces chiffres avec de grandes pincettes et ne paniquez pas si vos taux sont plus faibles : certaines femmes enceintes ont démarré et poursuivi leur grossesse sans souci, avec un taux bien plus bas, sans menace de troubles à venir pour le bébé. Tout dépend de chacune 🙂


    Si vous êtes arrivé à la fin de cet article (bravo), vous savez désormais que la progestérone joue un rôle prépondérant dans la mise en place et le bon développement d’une grossesse 🙂 C’est une hormone très précieuse, dont le déficit est parfois sous-estimé en cas de troubles de la fertilité et/ou de « fausse couche » (on n’est toujours pas fan de ce terme par ici !).

    Pourtant, si sa production naturelle n’est pas suffisante, il est tout à fait possible de recourir à des traitements à base de progestérone par voie orale ou vaginale, ou à des alternatives naturelles, qui permettront de véritablement rééquilibrer vos hormones naturelles, sans interférer avec elles 🙂 Des solutions existent !

    Qu’en pensez-vous ? Connaissiez-vous toutes ces missions et bienfaits de la progestérone pour préparer et vivre une grossesse ? N’hésitez pas à nous en parler en commentaire 🙂

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    Auteur/autrice de l’image

    Émancipées redonne aux femmes le contrôle sur leur cycle menstruel.

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