Les idées clés
Quand on est en post-partum, le retour de couches est une préoccupation assez importante (en plus des autres, surtout celle de trouver un moment pour dormir, mais c’est un autre sujet !) : on se demande en effet quand notre cycle menstruel reviendra à la normale et surtout à quel moment nous sommes à nouveau fertiles, que l’on ait envie d’enchaîner sur un nouveau bébé (quelle motivation !) ou, au contraire, pour éviter une grossesse surprise.
S’il n’y a pas de timing universel pour le retour de couches (ce serait trop facile !), la clé est de bien repérer son ovulation, pour anticiper le grand come-back de ses menstruations post-accouchement ! Pourquoi et surtout, comment ? Comment se passe le retour de couches ? Et, une fois que le cycle menstruel a repris, quels moyens de contraception s’offrent aux jeunes mamans ? Place aux explications !
L'article, en bref
ToggleQu’est-ce que le retour de couches ?
Le retour de couches correspond au retour des règles après l’accouchement qui signalent la reprise de l’ovulation et donc, du cycle menstruel.
Beaucoup pensent que le retour de couches marque le début de la reprise de la fertilité, mais, comme on va le voir dans ce qui suit, les jeunes mamans sont en fait fertiles plus tôt (jusqu’à 3 semaines avant) : en effet, qui dit menstruations dit a priori ovulation en amont !
De la même manière, le timing du retour de couche diffère d’une femme à l’autre, mais on le détaille plus loin 😉
Quels sont les symptômes du retour de couches ?
Bien reconnaître le retour de couches
Le retour de couches signale donc le retour des règles après l’accouchement et prend la forme d’un saignement vaginal, souvent plus abondant qu’auparavant, mais pas forcément (encore une fois, ça dépend de chacune !). Les règles peuvent aussi être plus douloureuses, avec des crampes abdominales plus fortes en post partum, mais aussi des maux de tête, des ballonnements, des douleurs mammaires, etc.
Quoi qu’il en soit, il faut savoir que les règles sont toujours la conséquence d’une ovulation.
Cela signifie qu’avant le saignement qui marque le retour de couche, il y a en principe eu une ovulation. Il faut toutefois apporter une nuance sur ce point, car il arrive que le premier cycle post partum soit anovulatoire, c’est-à-dire que l’ovulation n’ait pas réussi à se concrétiser, du fait du climat hormonal encore bien chamboulé après l’accouchement.
Le saignement qui suit sera donc un saignement de privation faisant suite à cette tentative infructueuse, mais il interviendra bien après que le corps ait, a minima, essayé d’ovuler.
Hors cette exception, la fertilité revient donc AVANT le retour de couches, 14 jours environ avant.
Mais comment savoir qu’on est de nouveau fertile si on ne peut pas se fier aux premiers saignements ?
Pour savoir si l’ovulation a repris (même si c’est juste une tentative, les signaux seront a priori les mêmes), on peut s’aider de la symptothermie : cette méthode naturelle d’observation du cycle menstruel s’appuie sur la glaire cervicale + la température pour valider (ou non) que l’ovulation a eu lieu. En post partum, on a l’habitude de dire qu’il faut reprendre sa température dès que l’on revoit de la glaire cervicale (non, vous n’avez pas besoin de prendre votre température dès votre sortie de la maternité ! ;)) Dès que la glaire refait son apparition, qu’elle apporte une sensation humide voire mouillée ou glissante : WARNING, les ovaires sont au travail !!
L’ovulation peut alors se concrétiser très rapidement, ou cela peut prendre des jours, des semaines voire des mois, notamment pendant un allaitement (les ovaires travaillent, les follicules grossissent, mais ils sont gênés par la prolactine produite pendant l’allaitement et l’ovulation n’arrive pas à aboutir). On peut alors avoir de très longs épisodes de glaire, mais comme on ne peut pas savoir en amont s’il s’agit bien de THE ovulation ou pas, on est prudente et on se considère comme fertile !
La hausse de température, puis ensuite les saignements 14 jours environ après (le fameux retour de couches) viendront confirmer que c’était bien la bonne : )
A ne pas confondre avec les lochies et le petit retour de couches
D’autres saignements peuvent toutefois se produire après l’accouchement et ne doivent pas être confondus avec des règles.
Les lochies
Les lochies sont des saignements qui se produisent après l’accouchement, et qui sont provoqués par les contractions de l’utérus pour évacuer les derniers tissus de la grossesse. Elles sont la preuve que l’utérus cicatrise suite à l’expulsion du placenta et récupère de la grossesse (il reprend généralement sa taille initiale dans ce laps de temps).
Les lochies contiennent donc du sang, des sécrétions et des débris de muqueuse utérine. Elles durent généralement 2 à 3 semaines après l’accouchement (parfois jusqu’à 6 semaines) et leur aspect évolue au fil du temps : elles contiennent beaucoup de sang au début, puis deviennent plus transparentes ou crémeuses ensuite.
On les distingue assez facilement du retour de couches car elles démarrent immédiatement après l’accouchement (c’est “grâce” à elles qu’on a droit au slip filet et à l’énorme couche à la maternité !!)
Le petit retour de couches
Le petit retour de couches ne doit pas être confondu avec les premières règles après l’accouchement : il survient en général 2 semaines après l’accouchement et il ne s’agit donc pas de véritables règles, mais d’un phénomène transitoire lié à la récupération de l’utérus. Il correspond en effet à l’élimination des derniers débris utérins et à la cicatrisation finale de la plaie laissée par le placenta.
Côté timing, le petit retour de couches survient généralement 10 à 14 jours après l’accouchement. Les saignements sont généralement de courte durée, allant de quelques heures à 2 jours maximum et ils sont souvent plus sombres et moins abondants que les règles habituelles.
Pour différencier les lochies et le petit retour de couche :
Les lochies surviennent tout de suite après l’accouchement, contre 2 semaines pour le petit retour de couches.
Les lochies durent plusieurs semaines, contre 2 jours max pour le petit retour de couches.
Les lochies sont sanglantes puis deviennent plus crémeuses, alors que le petit retour de couches prend la forme d’un saignement sombre.
En résumé, les lochies sont des pertes post-partum immédiates et prolongées, tandis que le petit retour de couches est un épisode court de saignements qui se produit après la fin des lochies. Et une chose est sûre : les deux ne sont pas des règles et n’indiquent pas une reprise du cycle menstruel !
Le retour de couches survient combien de temps après l’accouchement ?
Le retour de couches (et donc la reprise de l’ovulation) ne peut pas avoir lieu avant 21 jours après l’accouchement selon la Haute Autorité de Santé et il faut savoir qu’il n’y a pas de délai « standard » à la reprise du cycle menstruel et de l’ovulation en post partum.
Cela diffère d’une femme à l’autre cela dépend de plusieurs facteurs :
Si vous allaitez votre bébé ou non : c’est le facteur principal qui influence le délai du retour de couches ! En effet, la prolactine bloque l’ovulation, au moins en partie (on en parle plus loin !)
Pour les femmes qui n’allaitent pas, le retour de couches survient généralement 6 à 8 semaines après l’accouchement (on insiste sur le « généralement » !)
Pour les femmes qui allaitent, le délai peut être plus long, allant de quelques mois à plus d’un an.
Des facteurs génétiques
Votre équilibre hormonal et votre métabolisme
D’éventuelles complications à l’accouchement : accoucher par césarienne peut demander un temps de récupération supplémentaire au corps, ce qui peut, indirectement, influencer le délai du retour de couches.
Votre état de santé général et votre hygiène de vie : le stress et la fatigue (souvent inhérents à l’arrivée d’un nouveau-né !) peuvent clairement impacter votre ovulation !
Comment se préparer au retour de couches ?
Repérer la reprise de l’ovulation
Pour bien repérer son retour de couches, il est essentiel de « spotter » son ovulation en amont, en sachant que les règles interviennent au maximum 16 jours après l’ovulation.
Ceci en sachant que le cycle menstruel est tout chamboulé en post partum, on l’a dit ! La phase post-ovulatoire (entre l’ovulation est les règles) peut ainsi être très courte (elle peut parfois durer seulement 5 jours !) et l’ovulation peut mettre un peu de temps à se recaler, avec plusieurs tentatives d’ovulation avant de réussir à aller au bout du processus.
Comme il n’est pas tellement possible de s’aider d’une application ou d’un calendrier d’ovulation en post-partum pour repérer son ovulation (qui sont déjà des outils pas forcément très fiables, même avant un accouchement), le mieux est d’observer son corps au quotidien grâce à la symptothermie, notamment sa glaire cervicale : la glaire, c’est THE indice de la reprise des hostilités dans les ovaires !
Faire le plein de culottes menstruelles !
N’hésitez pas à vous équiper de culottes menstruelles, qui sont un vrai « game changer » pour se protéger au moment des règles (et même pour les lochies !), surtout si vos règles sont plus abondantes après votre accouchement.
Vous pouvez bien sûr aussi opter pour des serviettes jetables classiques, mais en tout cas, évitez les cups et les tampons, car il existe un risque d’infection, surtout si vous avez subi une épisiotomie.
Quelle contraception adopter après l’accouchement ?
Vous l’aurez compris, on peut tomber enceinte avant le retour de couches, environ dans les deux semaines qui précèdent les premières règles après l’accouchement. Si vous ne souhaitez pas accueillir un nouvel enfant tout de suite et éviter un « bébé surprise », il est préférable d’adopter un moyen de contraception avant la réapparition de vos règles 🙂
D’ailleurs, il n’est pas rare qu’une jeune maman reparte de la maternité avec son nourrisson, mais aussi avec une ordonnance pour une contraception !
La contraception hormonale (pilule, patch, anneau, DIU)
Si elles n’allaitent pas, les jeunes mamans peuvent reprendre la pilule combinée et autres contraceptifs oestroprogestatifs entre 21 et 42 jours après la naissance de leur bébé (selon le degré de risque cardio-vasculaire).
En cas d’allaitement, l’équipe médicale prescrit plutôt une pilule progestative, à prendre à partir du 21ème jour post-accouchement. Les méthodes de contraception oestro-progestatives peuvent être reprises à partir du sixième mois après l’accouchement.
Vous pouvez aussi opter pour un DIU hormonal à base de progestérone de synthèse, à poser à partir de la 4ème semaine post accouchement, en l’absence d’IST ou d’une autre infection.
Gardez en tête que dans le cas d’une contraception hormonale prise dès la troisième semaine après l’accouchement, les saignements observés ne sont pas des règles, mais un saignement de privation, puisque l’ovulation est bloquée. Vous n’aurez donc pas vraiment de retour de couches à proprement parler.
Le stérilet (DIU) au cuivre
Le stérilet au cuivre est également utilisable à partir de 4 semaines après l’accouchement, même s’il arrive qu’il soit posé seulement 48 heures après.
Les méthodes barrière (préservatifs, diaphragme, cape cervicale…)
Vous pouvez tout à fait décider de reprendre vos rapports avec un préservatif si vous le souhaitez, mais gardez en tête que cette méthode n’est fiable qu’à 85% 🙂
Les spermicides, capes et diaphragmes ne peuvent pas être utilisés avant 42 jours après l’accouchement.
La MAMA
La MAMA, Méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée repose sur la prolactine, l’hormone de l’allaitement, qui a un effet bloquant sur l’ovulation. Les mamans qui la pratiquent doivent remplir 4 critères :
Allaitement exclusif : pas de biberon, pas de diversification, de tire-lait, ni de tétine !
Tétées assez régulières, au rythme d’une tétée toutes les 4 heures en journée et toutes les 6 heures la nuit (6-10 tétées par jour)
Pas de retour des saignements (hors lochies et petit retour de couches)
Pendant les 6 premiers mois après l’accouchement
Selon l’OMS et le gouvernement français, cette méthode est fiable à 98%, mais certaines études montrent qu’un retour de la fertilité est possible dès 10 semaines après l’accouchement. Prudence, donc !
La ligature des trompes
Si vous êtes sûre de ne pas vouloir d’autre enfant, vous pouvez opter pour cette contraception définitive soit dans les 7 jours après l’accouchement, soit à partir de 42 jours (6e semaine), une fois que l’utérus a retrouvé sa taille initiale. En gardant en tête qu’il y a un délai de réflexion de 4 mois à respecter entre votre première demande et l’intervention !
La symptothermie
La symptothermie rejoint complètement l’analyse de la Haute Autorité de Santé, qui explique qu’on recommence à être fertile dès le 21 ème jour post-accouchement.
La symptothermie s’appuie donc sur :
La glaire cervicale, qui nourrit et protège les spermatozoïdes pendant 5 jours avant l’ovulation, ce qui explique qu’on peut recommencer à être fertile 3 semaines après l’accouchement si on n’allaite pas. La glaire de la phase ovulatoire est généralement crémeuse, laiteuse voire blanc d’oeuf cru à l’approche de l’ovulation, puis devient subitement plus pâteuse, cassante, voire absente une fois l’ovulation passée.
La température, qui augmente automatiquement d’environ 0,3 degrés après l’ovulation.
Ces deux critères permettent de valider que l’ovulation a bien eu lieu. En post-partum, on l’a dit, le corps peut tenter plusieurs fois d’ovuler, sans y parvenir, ce qui peut expliquer qu’on ait beaucoup de départs de glaire consécutifs à cette période ! Une fois la glaire revenue, on peut alors reprendre sa température pour repérer quelle tentative est bien la bonne. Le retour de couches suivra maximum 16 jours après, mais souvent, bien avant !
On ne peut que vous recommander d’être formée et accompagnée pour pratiquer la symptothermie, surtout en post-partum, qui est une période durant laquelle le cycle est peu lisible et compliqué à suivre. C’est la seule manière de bénéficier de l’excellente fiabilité de la méthode symptothermique (98% !) pour repérer la reprise de votre cycle menstruel. Si vous souhaitez vous former avec nous, sachez que le Serenity Club dispose de tout un module sur le post partum 🙂
Pour info, on a rédigé un article plus complet sur la contraception en post-partum, n’hésitez pas à le consulter !
Questions fréquentes
Peut-on retomber enceinte avant le retour de couches ?
Oui, jusqu’à 3 semaines avant : l’ovulation a lieu maximum 16 jours avant et une femme est fertile 5 jours avant son ovulation, grâce à la glaire cervicale.
Quand faut-il s’inquiéter quand le retour de couches tarde à venir ?
En cas d’allaitement, le retour de couches peut être tardif, jusqu’à un an, voire plus ! Si vous n’allaitez pas, le cycle redémarre normalement dans les 4 à 6 semaines après la naissance. Donc, si vous ne voyez rien venir dans ces fourchettes, n’hésitez pas à creuser tout cela avec votre médecin, sage-femme ou gynécologue !
Comment se passe le retour de couches après une césarienne ?
Normalement, la césarienne n’impacte pas le délai du retour de couches, en tout cas, pas directement. Néanmoins, le corps peut avoir besoin d’un temps supplémentaire pour se remettre de cette opération (et c’est tout à fait normal <3).
Vous voilà désormais armées de connaissances pour aborder au mieux votre retour de couches, avec sérénité ! Et c’est méga précieux, car cette période du post partum est une véritable période de réadaptation en attendant un retour à la normale de notre corps et de notre cycle menstruel après la naissance de notre bébé.
Ce retour de la fécondité dépend aussi de chacune, tout comme votre manière de la gérer : certaines opteront pour une contraception hormonale quasi immédiate, quand d’autres préféreront se baser sur des méthodes naturelles comme la MAMA ou la symptothermie et vraiment, tout est OK. Ecoutez-vous et prenez soin de vous, vous et vos hormones en avez bien besoin après votre grossesse et votre accouchement ! Vous savez ce qui est le mieux pour vous ❤️
Pour celles qui sont déjà passées par là, comment s’est passé votre retour de couches ? Avez-vous des astuces ou des conseils pour qu’il soit le plus doux possible ? N’hésitez pas à partager tout ça en commentaire 🙂
Les sources complémentaires